Bill Murray – en revenant du cinéma http://enrevenantducinema.fr Tue, 24 Apr 2018 20:15:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Moonrise Kingdom, de Wes Anderson http://enrevenantducinema.fr/2012/05/26/moonrise-kingdom-de-wes-anderson/ http://enrevenantducinema.fr/2012/05/26/moonrise-kingdom-de-wes-anderson/#comments Sat, 26 May 2012 20:10:51 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=1037 Coup de foudre à New Penzance

Il y a des films qu’on déteste et d’autre qui nous laissent indifférents. Il y a ceux qu’on voudrait aimer et ceux qui nous Lire la suite...

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Coup de foudre à New Penzance

Il y a des films qu’on déteste et d’autre qui nous laissent indifférents. Il y a ceux qu’on voudrait aimer et ceux qui nous ouvrent les yeux sur le monde. Et au dessus de tout cela, il y a « ces films qui vous regardent grandir », comme les appelait le regretté Serge Daney. Moonrise Kingdom appartient sans conteste à cette dernière catégorie.
Une idée sous-tend l’ensemble du cinéma de Wes Anderson : le pouvoir de la singularité contre le conformisme de la société. Dans ses films, cette dernière est systématiquement ramenée à un modèle réduit, que ce soit la famille (La famille Tenenbaum, Fantastic Mr Fox), une école (Rushmore) ou un train (À bord du Darjeeling Limited). Dans Moonrise Kingdom, ce sont une multitude de micro-mondes qui vont se heurter aux aspirations des deux jeunes héros : la famille – on y revient toujours – de la jeune Suzy, enfant « difficile » que ses parents, un couple d’avocats au bord de la rupture (Bill Muray et Frances McDormand, parfaits) ne comprennent pas. Pour Sam, deux fois orphelin (ses parents sont décédés et sa famille d’accueil refuse qu’il revienne chez eux après l’été), c’est une troupe de scouts dirigée par le surprenant Edward Norton. L’aventure se déroule sur une île au large de la Nouvelle Angleterre, où un policier au regard triste, incarné avec beaucoup de justesse par l’impeccable Bruce Willis, représente sans trop y croire l’autorité. Comme dans chaque film du réalisateur, les gens jouent le rôle que la vie leur a donné avec résignation. Les parents de Suzy ne se parlent plus qu’en termes juridiques, et l’aventure extraconjugale que sa mère entretient avec le policier est d’une platitude affligeante. Au camp scout, les camarades de Sam le persécutent par principe, parce qu’il est différent, parce qu’il faut bien une tête de turc mais sans chercher à le connaître ou à le haïr plus que ça. Au milieu de ces microcosmes dépassionnés, Sam et Suzy refusent de se laisser écraser par le poids de la prédestination et préparent secrètement leur fuite depuis un an. Un beau jour, ils rassemblent leurs effets personnels et disparaissent, prenant tout le monde de court et amorçant une réaction en chaîne dont personne ne sortira indemne.
Du haut de leurs douze ans, ils se sont reconnus dès qu’ils se sont vus: deux âmes sœur rejetées par leurs entourages respectifs parce qu’ils ont soif de d’émotions, d’expériences, de changement. Il dessine, elle lit, il sait se débrouiller en pleine nature, elle est impitoyable lorsqu’on menace leur liberté. Et ils s’aiment, avec une innocence, une détermination et une telle intensité qu’ils vont finir par faire bouger les lignes. Petit à petit, les différentes communautés vont se rallier à leur cause et faire bloc contre les services sociaux – représentation ultime d’une société déshumanisée – qui veulent enfermer Sam dans un centre pour jeune délinquant. En sauvant l’enfant, chacun a la possibilité de redonner un sens à son existence.
Le scénario, particulièrement intelligent, n’oublie jamais qu’un conte comporte immanquablement une part de tragédie. Si les élans comiques du film, jouant sur le décalage et systématiquement empreints de mélancolie, sont essentiellement assurés par les personnages adultes, le parcours de Sam et Suzy est jonché de situations dramatiques. Et même si le spectateur comprend vite que tout finira forcément bien, ses nerfs seront mis à rude épreuve à plusieurs reprises. Autre idée brillante: faire un parallèle entre leur passion amoureuse et les incidents climatiques qui émaillent le long-métrage. La vie est une succession d’événements cataclysmiques, mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils se révèlent souvent être une bonne chose. Une tempête, un torrent en crue et même un coup de foudre – quelle idée géniale ! –, ça fiche la trouille mais ça permet de ressentir, de grandir, d’avancer.
Moonrise Kingdom
est d’une telle richesse qu’il faudrait bien plus d’un simple article pour en faire le tour. Ce film est tout simplement magistral, et je croise les doigts pour que le jury de Nanni Moretti lui rende les honneur qui lui sont dû.
Moonrise Kingdon
, de Wes Anderson, EU, 2012. Avec Jared Gilman, Kara Hayward, Bruce Willis, Bill Murray, Frances McDormand, Edward Norton, Jason Schwartzman…

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Somewhere de Sofia Coppola http://enrevenantducinema.fr/2011/02/05/%c2%ab%c2%a0tu-pourrais-faire-du-benevolat-%c2%a0%c2%bb/ http://enrevenantducinema.fr/2011/02/05/%c2%ab%c2%a0tu-pourrais-faire-du-benevolat-%c2%a0%c2%bb/#respond Sat, 05 Feb 2011 12:53:42 +0000 http://enrevenantducinema.free.fr/?p=232  

– Tu pourrais faire du bénévolat !

Une jeune fille blonde comme dans Virgin Suicides, un acteur déphasé comme le Bill Murray de Lost in Translation, la … Lire la suite...

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– Tu pourrais faire du bénévolat !

Une jeune fille blonde comme dans Virgin Suicides, un acteur déphasé comme le Bill Murray de Lost in Translation, la description du monde de ceux qui ont le pouvoir, la richesse, très loin du peuple qui rappelle Marie Antoinette, le dernier Sofia Coppola est un film qui emprunte à ses trois précédents films. Ainsi à priori rien de surprenant dans Somewhere sauf qu’elle pousse sa forme au bout, elle la systématise.
Sofia Coppola est caricaturée comme la cinéaste de la bourgeoisie, qui filmerait de pauvres petites filles riches, pourtant elle filme ce milieu à la bonne distance, sans mépris mais sans complaisance non plus. Ainsi cet acteur star, Stephen Dorff très juste, réifié et qui est vide de désir vu que tous ses désirs sont rassasiés immédiatement, de la bouffe qu’il peut commander à tout heure aux femmes qui se jettent sur lui, le héros est ridicule mais cela ne provoque pas le dégoût, c’est juste sa réalité, de même elle ne cherche pas à nous donner envie de le plaindre.
Devons-nous attendre qu’elle fasse un film comme si elle était issue du prolétariat, ne serait-ce pas beaucoup plus choquant ? Non, elle montre qu’à un certain niveau social, tout est donné, presque tout est accessible et c’est cela qui est dérangeant, pas le fait qu’on le mette en évidence.
De plus le sujet ne suffit pas à faire le film, l’important est et sera toujours le regard du cinéaste. Somewhere fait souvent penser à Antonioni et on peut se demander si le détour par l’Italie est un hommage au maître qui a filmé le vide, la perte du sens qui traversait une certaine bourgeoisie italienne.
Sofia Coppola utilise essentiellement des plans séquences, soit fixes, soit d’une caméra tremblée, elle filme le vide, il ne se passe rien pourtant chaque plan semble avoir sa tension, sa durée nécessaire, c’est à dire souvent un tout petit peu plus longtemps que ce qu’on attend, ce qui fait qu’on est toujours à l’affut, qu’on a malgré tout toujours l’impression qu’il se passe quelque chose, ainsi quand le héros sur son matelas pneumatique disparaît doucement du cadre ou quand elle s’approche lentement de ce visage moulé dans une substance blanche qui paraît étouffante, il n’y a rien d’autre et pourtant elle donne matière à projeter nos propres questionnements, angoisses.
Les lieux sont beaux, luxueux mais semblent toujours inhabités, comme les filles que le héros rencontre qui ne semblent guère différentes des lap-danceuses qui essaient de le distraire, l’emballage est lumineux mais tout est vide, tout est pourri. Comme chez Gus Van Sant on est toujours proche de la pose arty, la mise en scène, la photo, la lumière sont toujours à la limite de se confondre avec son sujet, cet acteur qui garde toujours l’air cool quoiqu’il se passe, mais c’est cette limite, cette friction qui rendent ce film passionnant.
Somewhere de Sofia Coppola, EU, 2010 avec Stephen Dorff, Elle Fanning…

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