Bruce Willis – en revenant du cinéma http://enrevenantducinema.fr Tue, 24 Apr 2018 20:15:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Le blues du critique (épisode 3) http://enrevenantducinema.fr/2013/04/03/le-blues-du-critique-episode-3/ http://enrevenantducinema.fr/2013/04/03/le-blues-du-critique-episode-3/#comments Wed, 03 Apr 2013 00:02:58 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=1494

– « Allô, Guillaume ? C’est Baptiste…
– Ah, salut Bat. Tu tombes mal, j’ai pas beaucoup de temps là…
– T’inquiète, j’en ai juste pour une minute. Je viens de relire … Lire la suite...

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ulysse

– « Allô, Guillaume ? C’est Baptiste…
– Ah, salut Bat. Tu tombes mal, j’ai pas beaucoup de temps là…
– T’inquiète, j’en ai juste pour une minute. Je viens de relire ton dernier article et franchement, ça me laisse dubitatif…
– … Ah bon ? Tu sais, je me rappelle pas trop, ça fait un bout de temps…
– Tu l’as posté le dix janvier. En introduction, tu annonçais en fanfare un texte sur le premier film que tu as vu cette année, non… ?
– …Allô… ? Allô.. ? Je capte super mal, là… Je suis chez des amis et y a pas de réseau…
– Guillaume, j’appelle sur ton fixe, là. Chez toi.
– …Ah, d’accord, je me rappelle maintenant ! Tu vas jamais me croire… En fait, j’avais écrit un super texte mais le chien de ma grand-mère a mangé ma clef USB, et…
– Pffff… N’importe quoi !
– Je te jure ! Sur la tête de mes futurs enfants. Et comme j’avais pas fait de sauvegarde… La tuile, quoi !
– Et ton bilan de l’année dernière, tu vas me dire qu’il était sur la même clef, c’est ça ?
– Euh… oui, exactement, il était sur la même clef… que le chien-chien à ma mamie a mangé… C’est con, hein ? Et toi, ton bilan de l’année, il en est où… ?
– Au moins je n’ai rien promis à nos fidèle lecteurs, moi… Sérieusement, ça serait pas mal que tu nous pondes un article avant l’été. J’en ai marre de bosser tout seul, moi !
– T’inquiète, j’ai un truc du tonnerre sur le feu. Une analyse au cordeau. Et j’y dissèque non pas un, ni deux mais trois films ! Des films que j’ai presque tous aimé en plus ! Houlà, c’est qui commence à se faire tard ; faut que j’y vais, moi. D’ailleurs, j’ai plus de pièces…
– Plus de p… Mais c’est moi qui t’appelle, espèce de… »

(tut…tut…tut…)

Donc, le premier film que j’ai vu cette année… Parents, enfants et grands-enfants, ne vous faites plus avoir par les platitudes dysneiènnes et apparentées qui lorgnent sans vergogne vers votre porte-monnaie. Tim Burton et Pixar n’en finissent plus de mourir, et Scratt commence à nous les briser menu à courir après ses noisettes. Chez nous aussi ça commence devenir agaçant, entre les promesses déçues de Folimage et les copies carbones des américaniaiseries sus-citées. Heureusement, une poignée d’auteurs s’est dit que ça serait pas mal de revenir aux bases, comme les livres pour enfants par exemple. Alors que le cœur de cible de l’animation mainstream reste désespérément les parents, ils proposent des films destinés avant tout aux enfants mais qui, par leurs qualités et leurs propos, séduisent sans difficulté les adultes. Dernier exemple en date, Ernest et Célestine de Benjamin Renner, Stéphane Aubier et Vincent Patar, basé sur les travaux de Gabrielle Vincent. Alors oui, je sais, c’est un peu tard pour le découvrir en salle mais le DVD devrait montrer le bout de ses moustaches dans une dizaine de jours. Jetez-vous dessus, c’est d’une beauté et d’une intelligence rares.
Pour le bilan, fichtre… Déjà, j’ai raté un nombre impressionnant de films majeurs, ce qui réduit les possibles. Ajoutons à cela une cuvée 2012 franchement moyenne, surtout si on la compare à la précédente. Pas de coup de cœur indiscutable, mais quelques fulgurances tout de même. Le mélancolique Oslo, 31 août de Joachim Trier par exemple, dont la magistrale séquence du bar n’a pas fini de me hanter. Ou l’improbable Faust d’Alexandre Sokourov, découvert à 10 heures du matin pendant la fête du cinéma et qui me laissa une étrange impression de jouissance cinéphile, de couleurs chatoyantes et de virtuosité. Encore plus déstabilisant, mais d’une beauté et d’un jusqu’au-boutisme qui forcent le respect, Ulysse, souviens-toi ! de Guy Maddin avec Jason Patric – l’acteur le plus improbable de la terre vu qu’il s’est fait connaître en remplaçant Keanu Reeves dans inénarrable Speed 2 ! Et puis, forcément, Moonrise Kingdom de Wes Anderson, que j’évoquais en détail ici. Pas forcément le meilleur film de son auteur, mais quel plaisir de retrouver sa simplicité, son univers et l’émotion qui en découle. Et pour Bruce Willis dans un rôle à la mesure de son immense talent, hélas gâché à force de facilité hollywoodienne.
Voilà, une nouvelle année commence (rires), pleine de promesses et d’envies. Mes bonnes résolutions seront d’une simplicité désarmante : essayer d’aller au cinéma aussi souvent que possible, parce que la plupart des films ne pourront jamais vraiment exister en dehors de l’écrin magique d’une salle obscure. Retrouver le plaisir des bonnes séries télé aussi, et essayer d’en parler un peu plus. Et oui Baptiste, je vais essayer d’écrire plus régulièrement, et… Bon, d’accord, j’arrête de faire des promesses que je ne tiendrai pas…

 

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Moonrise Kingdom, de Wes Anderson http://enrevenantducinema.fr/2012/05/26/moonrise-kingdom-de-wes-anderson/ http://enrevenantducinema.fr/2012/05/26/moonrise-kingdom-de-wes-anderson/#comments Sat, 26 May 2012 20:10:51 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=1037 Coup de foudre à New Penzance

Il y a des films qu’on déteste et d’autre qui nous laissent indifférents. Il y a ceux qu’on voudrait aimer et ceux qui nous Lire la suite...

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Coup de foudre à New Penzance

Il y a des films qu’on déteste et d’autre qui nous laissent indifférents. Il y a ceux qu’on voudrait aimer et ceux qui nous ouvrent les yeux sur le monde. Et au dessus de tout cela, il y a « ces films qui vous regardent grandir », comme les appelait le regretté Serge Daney. Moonrise Kingdom appartient sans conteste à cette dernière catégorie.
Une idée sous-tend l’ensemble du cinéma de Wes Anderson : le pouvoir de la singularité contre le conformisme de la société. Dans ses films, cette dernière est systématiquement ramenée à un modèle réduit, que ce soit la famille (La famille Tenenbaum, Fantastic Mr Fox), une école (Rushmore) ou un train (À bord du Darjeeling Limited). Dans Moonrise Kingdom, ce sont une multitude de micro-mondes qui vont se heurter aux aspirations des deux jeunes héros : la famille – on y revient toujours – de la jeune Suzy, enfant « difficile » que ses parents, un couple d’avocats au bord de la rupture (Bill Muray et Frances McDormand, parfaits) ne comprennent pas. Pour Sam, deux fois orphelin (ses parents sont décédés et sa famille d’accueil refuse qu’il revienne chez eux après l’été), c’est une troupe de scouts dirigée par le surprenant Edward Norton. L’aventure se déroule sur une île au large de la Nouvelle Angleterre, où un policier au regard triste, incarné avec beaucoup de justesse par l’impeccable Bruce Willis, représente sans trop y croire l’autorité. Comme dans chaque film du réalisateur, les gens jouent le rôle que la vie leur a donné avec résignation. Les parents de Suzy ne se parlent plus qu’en termes juridiques, et l’aventure extraconjugale que sa mère entretient avec le policier est d’une platitude affligeante. Au camp scout, les camarades de Sam le persécutent par principe, parce qu’il est différent, parce qu’il faut bien une tête de turc mais sans chercher à le connaître ou à le haïr plus que ça. Au milieu de ces microcosmes dépassionnés, Sam et Suzy refusent de se laisser écraser par le poids de la prédestination et préparent secrètement leur fuite depuis un an. Un beau jour, ils rassemblent leurs effets personnels et disparaissent, prenant tout le monde de court et amorçant une réaction en chaîne dont personne ne sortira indemne.
Du haut de leurs douze ans, ils se sont reconnus dès qu’ils se sont vus: deux âmes sœur rejetées par leurs entourages respectifs parce qu’ils ont soif de d’émotions, d’expériences, de changement. Il dessine, elle lit, il sait se débrouiller en pleine nature, elle est impitoyable lorsqu’on menace leur liberté. Et ils s’aiment, avec une innocence, une détermination et une telle intensité qu’ils vont finir par faire bouger les lignes. Petit à petit, les différentes communautés vont se rallier à leur cause et faire bloc contre les services sociaux – représentation ultime d’une société déshumanisée – qui veulent enfermer Sam dans un centre pour jeune délinquant. En sauvant l’enfant, chacun a la possibilité de redonner un sens à son existence.
Le scénario, particulièrement intelligent, n’oublie jamais qu’un conte comporte immanquablement une part de tragédie. Si les élans comiques du film, jouant sur le décalage et systématiquement empreints de mélancolie, sont essentiellement assurés par les personnages adultes, le parcours de Sam et Suzy est jonché de situations dramatiques. Et même si le spectateur comprend vite que tout finira forcément bien, ses nerfs seront mis à rude épreuve à plusieurs reprises. Autre idée brillante: faire un parallèle entre leur passion amoureuse et les incidents climatiques qui émaillent le long-métrage. La vie est une succession d’événements cataclysmiques, mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils se révèlent souvent être une bonne chose. Une tempête, un torrent en crue et même un coup de foudre – quelle idée géniale ! –, ça fiche la trouille mais ça permet de ressentir, de grandir, d’avancer.
Moonrise Kingdom
est d’une telle richesse qu’il faudrait bien plus d’un simple article pour en faire le tour. Ce film est tout simplement magistral, et je croise les doigts pour que le jury de Nanni Moretti lui rende les honneur qui lui sont dû.
Moonrise Kingdon
, de Wes Anderson, EU, 2012. Avec Jared Gilman, Kara Hayward, Bruce Willis, Bill Murray, Frances McDormand, Edward Norton, Jason Schwartzman…

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Blake Edwards, fin de Party http://enrevenantducinema.fr/2010/12/17/blake-edwards-fin-de-party/ http://enrevenantducinema.fr/2010/12/17/blake-edwards-fin-de-party/#respond Thu, 16 Dec 2010 22:19:30 +0000 http://enrevenantducinema.free.fr/?p=141

C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Blake Edwards ce mercredi. Même si il ne tournait plus depuis les années 90, même si il s’en est … Lire la suite...

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C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Blake Edwards ce mercredi. Même si il ne tournait plus depuis les années 90, même si il s’en est allé à l’age vénérable de 88 ans, j’ai l’impression qu’il va me manquer quelque chose. Si j’ai découvert le cinéma avec Eddy Mitchell et sa Dernière Séance, c’est pendant les années fac que j’ai véritablement fait mon éducation. Après la séance du soir, on se retrouvait dans le deux pièce de Loïc pour des discussions passionnantes autour du septième art. Ensuite, on passait la nuit les yeux rivés sur son 36 cm à enchaîner les classiques empruntés à ses parents : Il y avait les grands maîtres (Godard, Ford, Hawks, Hitchcock, Cronenberg…), les potes (Craven, Carpenter, Coppola …) et les gourmandises, comme Billy Wilder ou Blake Edwards. Impossible de clore la session sans une bonne comédie, et les murs tremblaient sous nos éclats de rire. Au petit jour, c’est l’âme légère, le sourire aux lèvres et les yeux au milieu de la figure que je regagnais ma triste chambre universitaire. Nostalgie, quand tu nous tiens…

Je ne reviendrais pas sur les œuvres majeurs du bonhomme, j’ose espérer que les médias feront leur boulot et ne s’en tiendront pas qu’à La panthère rose (1963). Blake Edwards était bien plus que cette franchise avant l’heure, dont il a enchaîné d’innombrables suites plus consternantes les unes que les autres parce que, comme il disait, il faut bien manger. On gardera de lui l’image du gagman de génie au timing redoutable, qui fait – littéralement – exploser sa maîtrise avec La Party (1968). C’était aussi un ardent défenseur de la différence, comme il le montre dans Victor, Victoria (1982) où il fait endosser à son épouse Julie Andrews le rôle d’une femme qui se déguise en homme qui se déguise en femme.
C’est la fin de sa carrière que je préfère, depuis Boire et déboires (1987) et sa technique si particulière pour faire rentrer un molosse dans son enclos, à son dernier film (hors Panthère), Dans la peau d’une blonde (1991), où Helen Barkin accomplissait une performance de haute volée en incarnant un queutard machiste réincarné dans le corps d’une femme.
Il existe deux véritables joyaux dans cette période mésestimée. D’abord Meurtre à Hollywood (1988), hommage sincère et touchant au cinéma de l’âge d’or. Wyatt Earp (James Garner), engagé comme conseiller technique sur le tournage d’un film sur ses propres exploits à O.K. Corral, rencontre le jeune acteur Tom Mix (Bruce Willis) qui doit interpréter son rôle. Tous deux se retrouvent embringués dans une enquête qui a pour cadre le milieu des studios hollywoodien. En filigrane, on pouvait y lire une critique acerbe des mutations qui ont changé la machine à rêve en machine à fric, le tout truffé de références, depuis L’homme tranquille à La guerre des étoiles en passant par Chaplin.
L’autre pépite, c’est L’amour est une grande aventure (1988). John Ritter y incarne un écrivain talentueux qui n’arrive plus à écrire et passe sa vie à picoler et à tringler tout ce qui porte une jupe. Viré par sa femme suite à une énième infidélité, il se retrouve au fond du trou et tente douloureusement de remonter la pente. C’est ce qui est touchant dans toute l’oeuvre de Blake Edwards : cette indécrottable foi en l’être humain et en la rédemption. Mais toujours parsemé de gags hilarants : ici, on a droit entre autre à une variation lumineuse de la classique scène d’amant dans le placard, et à une réplique imparable : à un juge qui lui demande pourquoi il était en excès de vitesse, Ritter réponds : « j’étais pressé, votre honneur ». Le vénérable juge clôt le sujet par un magistral : « Moi aussi! C’est 500$ d’amende ou trente jours »

Difficile de retrouver cet humour si particulier dans le cinéma contemporain : on y a cru avec les deux premiers films d’Harold Ramis, à présent perdu pour la cause, mais c’est bien tout. Les temps changent, les goûts du public aussi. Ça ferait presque regretter le passé…

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