Christophe Honoré – en revenant du cinéma http://enrevenantducinema.fr Tue, 24 Apr 2018 20:15:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Laurence Anyways de Xavier Dolan http://enrevenantducinema.fr/2012/08/20/laurence-anyways-de-xavier-dolan/ http://enrevenantducinema.fr/2012/08/20/laurence-anyways-de-xavier-dolan/#respond Mon, 20 Aug 2012 19:43:44 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=1093 Ne plus s’excuser

Ce qui impressionne avec Xavier Dolan c’est sa générosité, on pourrait prendre ça pour de l’arrogance mais on sent un cinéaste qui est tellement nourri de cinéma qu’il … Lire la suite...

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Ne plus s’excuser

Ce qui impressionne avec Xavier Dolan c’est sa générosité, on pourrait prendre ça pour de l’arrogance mais on sent un cinéaste qui est tellement nourri de cinéma qu’il a une impérieuse nécessité de parler par ce biais là, c’est son langage. On trouve dans Laurence Anyways, ce film sur un homme qui devient une femme et sur son histoire de couple, comme dans ses films précédents, cette idée d’un cinéma qui avale tout, différents courants du cinéma, de la nouvelle vague au cinéma étasunien, des clips, des pubs, des documentaires, pour tout recracher de façon fragmentaire, Xavier Dolan n’est pas dans la pureté de l’image, il travaille sur quelque chose d’impropre, de bancal, ça semble partir dans tous les sens et si certaines scènes sont moins fortes (celles avec la famille Rose par exemple sont parfois appuyées), si certains plans sont foireux (est-ce vraiment nécessaire de faire un plan à travers un verre), ces imperfections font parties de ce cinéma, elles en sont un élément, un film ne se découpe pas en tranche comme un gâteau, n’en déplaise aux critiques réactionnaires du Masque et la Plume*.
L’énergie du cinéaste emporte le film, il ne s’agit pas de faire un effet en soi comme un ralentit, utiliser un filtre coloré, faire pleuvoir des vêtements, c’est que le langage de Xavier Dolan ce sont ces différents niveaux de grammaire cinématographique, tout se mélange, tout est possible, et tout passe parce que le cinéaste est sincère, parce qu’il est insolent, parce qu’il s’en fout des conventions (ce qui est en adéquation avec l’idée du film), il fait penser à des cinéastes comme Christophe Honoré, l’important est dans le geste de filmer, la beauté de ce geste plutôt que dans la volonté de faire un beau petit objet bien léché pour critiques cinéphiles.
Ce n’est pas non plus de la mise en scène pour de la mise en scène, il s’intéresse réellement à ceux qu’il filme, aidé par un Melvil Poupaud simplement magnifique de douceur, de présence et refusant l’idée de la performance, nous ne sommes pas dans la composition, ce n’est pas Sean Penn jouant Harvey Milk, c’est d’autant plus beau qu’on voit autant Melvil Poupaud que le personnage qu’il incarne, on n’est pas là pour assister à un travail d’acteur, mais pour être avec lui, avec ce qu’il vit. Tous les acteurs sont vibrants, de Suzanne Clément, déjà très bien dans J’ai tué ma mère, à Nathalie Baye en mère dépassée, et Monia Chokri, aussi piquante dans un plus petit rôle que dans les Amours imaginaires.
De nombreux plans sidèrent, ainsi ce Melvil Poupaud en femme face aux élèves de sa classe, le silence à ce moment là est d’une puissance simple et la déambulation joyeuse qui suit dans les couloirs du lycée, les échanges de regards, son avancée joyeuse sur une musique entrainante donne envie de se libérer de tout un poids de normes sociales.
Il sait aussi filmer le corps de Suzanne Clément seule dans son appartement, et tous les face-à-face entre elle et Melvil Poupaud sont riches d’émotions, de vies.
Le film est étrange par son rythme, au départ les scènes s’enchaînent avec vivacité, Xavier Dolan sait nous faire ressentir la joie de Laurence d’être maintenant celle qu’elle veut être, mais ce n’est pas un film à thèse, le cinéaste n’est pas là pour illustrer un grand sujet, il ne filme pas un personnage en transition d’homme à femme mais un film d’amour entre deux êtres dont l’un est en transition. Ça change tout. Et le film ralentit, se délite, comme l’amour dans ce couple, malgré toute leur énergie, les deux personnages s’éloignent, et c’est juste déchirant.
Laurence Anyways de Xavier Dolan, Canada, Fr, 2012 avec Melvil Poupaud, Suzanne Clément, Nathalie Baye, Monia Chokri…

* Dans l’émission du 29 juillet 2012, Michel Ciment, Alain Riou… expliquaient que Xavier Dolan avait peut-être du talent mais qu’il faudrait qu’il écoute les techniciens (monteur, scénariste…) pour améliorer son film, revenant à cette idée qu’un film est fait avant tout par une somme de savoir-faire et non dans un geste artistique (quoiqu’en pense de l’œuvre de Xavier Dolan, difficile de nier qu’il a un style, une force…), disant aussi que le film était trop long, qu’il faudrait en couper une heure pour ensuite louer l’artisanat d’un Pierre Jolivet… Bref, pour eux, oublions tout le cinéma moderne et revenons à des vraies valeurs, un bon scénario plus de bon acteurs et un cinéaste là pour illustrer l’ensemble. Non désolé on préférera toujours un film avec de nombreux défauts mais filmé avec un vrai regard au cinéma mort que ces critiques proposent.
De plus en plus le Masque et la plume devient la maison de l’arrière garde des critiques de cinéma (à l’exception évidemment d’un Jean-Marc Lalanne qui doit bien avoir du courage parfois) sous la houlette d’un Jérôme Garcin en admiration devant Michel Ciment qui semble être le véritable animateur de l’émission. C’est dommage, ça nuit aux débats qui permettent de faire vivre le cinéma.

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Bilan de 2011, un cinéma vivant http://enrevenantducinema.fr/2011/12/30/bilan-de-2011-un-cinema-vivant/ http://enrevenantducinema.fr/2011/12/30/bilan-de-2011-un-cinema-vivant/#respond Fri, 30 Dec 2011 12:25:39 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=726 L’apollonide de Bertrand Bonello

L’année de cinéma qui se clôt est une bonne année avec de nombreux grands films, une année où le cinéma français a livré des œuvres diverses … Lire la suite...

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L’apollonide de Bertrand Bonello

L’année de cinéma qui se clôt est une bonne année avec de nombreux grands films, une année où le cinéma français a livré des œuvres diverses et riches, une année aussi où le festival de Cannes a été une vitrine exceptionnelle (il suffit de lire les palmarès cinématographiques de l’année de journaux défendant différentes approches du cinéma pour constater le nombre de films cités étant passés par Cannes) ce qui a fait se bousculer les sorties des films majeurs entre aout et fin octobre, l’année du cinéma dit d’auteur se condense maintenant sur ces quelques mois, ce qui semble leur avoir plutôt réussi en terme d’entrées, comme quoi la vision de bons films donne envie de retourner en salle.
Ainsi il n’est pas si facile de faire ressortir tel ou tel film, mon choix est partiel vu que je suis loin d’avoir vu tous les films sortis, j’ai peut-être manqué celui de l’année mais tant pis, j’en distinguerais trois.
L’Apollonide de Bertrand Bonello
La dernière piste de Kelly Reichardt
Habemus Papam de Nanni Moretti.
Ce sont ces films qui restent le plus dans ma mémoire des mois après leur vision, des films qui arrivent à mêler des choix de mise en scène forts, un regard sur le monde (le rapport à l’autre et aux origines dans le film de Kelly Reichardt, la dépression, et le refus du pouvoir du film de Moretti, le rapport à l’exploitation chez Bonello entre autres) et une attention forte à des corps, des visages, des gestes, des films qui mettent l’humain au centre sans les juger, des films aussi qui ont des dispositifs très étudiés, le huis clos et les répétitions de l’Apollonide, l’alternance entre la majesté des scènes du Vatican et la fuite dans la ville plus proche du cinéma direct dans Habemus Papam, la sécheresse et le dépouillement de La dernière piste, et qui laissent en même temps une grande place à l’imaginaire du spectateur, des films qui ouvrent plus qu’ils n’enferment.
D’autres films m’ont marqué et ont aussi su allier une forme personnelle, une approche sensible des rapports humains tel que Un amour de jeunesse de Mia-Hansen Love, Les biens aimés de Christophe Honoré, La guerre est déclaré de Valérie Donzelli, Comment savoir ?, film injustement passé inaperçu de James L.Brooks et bien sûr d’autres. Tous ces films ont en commun d’être attentifs aux corps à corps, aux battement des cœurs sans jamais être mièvres ou racoleurs.
Tout le contraire d’un film comme Drive (j’y reviens parce qu’on devine un culte se former autour de ce film qui n’en mérite pas tant) qui a un style fort, contient quelques scènes impressionnantes mais, au regard des films précités, qui ne dit rien sur le monde. Nicolas Winding Refn considère ses acteurs et ses personnages comme des objets fétichisés là pour embellir le plan, on sent qu’il a été inspiré par des films comme Crash ou History of violence de David Cronenberg, sauf que ce dernier s’intéressait à ses acteurs et ses films portent une vision sur la société. Il est intéressant de voir l’engouement de nombreux cinéphiles pour ce film narcissique, replié sur lui-même dans cette période de capitalisme triomphant où l’humain est une variable d’ajustement pour rassurer les marchés. Drive a su capter l’air du temps.
Je continuerais pour ma part à défendre les cinéastes qui regardent de face les hommes, les femmes et le monde dans lequel nous vivons. Plutôt qu’un cinéma qui nous englue dans sa maitrise et son savoir faire, plutôt qu’un cinéma qui nous surplombe, un cinéma qui libère notre imaginaire et nous donne envie de vivre malgré tout.

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Les Biens-aimés de Christophe Honoré http://enrevenantducinema.fr/2011/08/31/la-tristesse-des-midinettes/ http://enrevenantducinema.fr/2011/08/31/la-tristesse-des-midinettes/#comments Wed, 31 Aug 2011 10:14:57 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=437 La tristesse des midinettes

Christophe Honoré est un cinéaste qui fait fracture, détesté par certains, lui reprochant son sentimentalisme, son abus des références et un aspect bobo loin des réalités … Lire la suite...

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La tristesse des midinettes

Christophe Honoré est un cinéaste qui fait fracture, détesté par certains, lui reprochant son sentimentalisme, son abus des références et un aspect bobo loin des réalités de la vraie vie des vrais gens, un cinéaste qui ne serait pas assez sérieux, aimé par d’autres dont nous sommes, trouvant dans ses films un sens du mouvement, une humanité dans son regard sur ses acteurs, un élan de vie mêlé de tristesse qui nous chamboule.
Son dernier film Les Biens-aimés ne va pas arranger les choses et c’est tant mieux, il nous intéresse aussi pour cela, il ne cherche pas à être dans l’air du temps, il défend son univers, sa vision du cinéma, il s’inscrit dans l’histoire du cinéma français et ne s’excuse pas d’être un héritier de la nouvelle vague alors qu’aujourd’hui il est de bon ton d’oublier cette histoire, de revenir à cette idée que le cinéma, c’est un scénario solide, des acteurs qui composent et un réalisateur ayant une grande virtuosité technique, bref que ça doit en mettre plein la vue, un cinéma d’avant les nouvelles vagues qui ont suivi la seconde guerre mondiale, retour de bâton théorique dont le grand prêtre serait Michel Ciment de Positif qui exècre Honoré et ce qu’il présente, il est ainsi la cible des cinéphiles réactionnaires (nous ne considérons pas que tous les critiques qui n’aiment pas Honoré le sont pour autant, mais nous parlons d’un mouvement d’ensemble qui voudrait que le cinéma français soit représenté par Jacques Audiard, Bertrand Tavernier plutôt que par Honoré, Bertrand Bonello ou Mia Hansen-Love par exemple).
Ceci serait déjà des raisons suffisantes pour défendre cet auteur mais nous aimons aussi sa vision et sa pratique du cinéma, il tourne beaucoup, ce qui est en soi ni un défaut ni une qualité, mais plutôt que de chercher pendant des années la perfection (la perfection est obscène comme le décrétait François Truffaut), l’œuvre ultime, le grand film qui impose sa puissance à tous, il transmet son plaisir de tourner et tant pis s’il y a des scories, un plan foireux ici, quelque chose de surlignée là, l’important est le mouvement, le geste, il essaie d’attraper l’instant où il se passe quelque chose entre les acteurs plutôt que d’être dans la construction du plan qui va impressionner, capter le visage de Chiara Mastroianni dans la nuit comme si c’était un plan volé, filmer au plus près des corps nus qui font l’amour, voir ce que ça crée, filmer la maladresse d’un chant pas tout à fait maitrisé touchant par la fragilité que ça produit.
Dans Les Biens-aimés, la première partie, un Paris des années 60 coloré d’un bleu et rose venant d’un film de Jacques Demy, est un Paris irréel qui pose les bases de son film, nous ne sommes pas dans une approche qui se veut réaliste, dans le sens où ça doit faire vrai, nous sommes face à un film dont l’objet est le sentiment et uniquement cela, Les Biens-aimés fonctionne par strates, nous allons traverser le printemps de Prague, le 11 septembre, etc. on part du rose et du bleu pastel pour aller vers le gris, le noir comme dans ce moment de bascule, cette superbe scène chantée où l’on croise la mère et la fille à deux périodes différentes sur le même pont. Si on retrouve cette tonalité de tristesse mêlée de joie qui trame son cinéma, cette histoire qui parle de la perte, de l’amour impossible ou de son usure comme dans la trilogie parisienne (Dans Paris, les Chansons d’amour, La belle personne), on sent plus de lourdeur dans les corps, dans ce qui s’échange au diapason d’une société dépressive (avec parfois quelques facilités dans la volonté de coller à l’époque), l’air est plus étouffant, la légèreté étant surtout incarné par les personnages plus âgés, les trentenaires semblent, eux, tétanisés. Par exemple le triolisme était ludique dans les chansons d’amour, là il précède le drame. On rit moins mais on perçoit toujours les lignes de fuite, si le film est plus âpre que ses précédents, il n’en est pas moins un appel à ne pas se laisser enfermer, un appel à continuer à aimer, à chanter malgré tout, à continuer de vivre quelques soient les malheurs de l’époque ou les drames traversés, un appel aussi à continuer de faire un cinéma qui nous transforme en midinettes, ces filles qui savent qu’au fond il n’y a rien de moins frivole que de se raconter et de vivre des histoires d’amour.
Les Biens-aimés de Christophe Honoré, France, 2011 avec Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve, Ludivine Sagnier, Louis Garrel…

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Tomboy de Céline Sciamma http://enrevenantducinema.fr/2011/04/30/sans-contrefacon/ http://enrevenantducinema.fr/2011/04/30/sans-contrefacon/#comments Sat, 30 Apr 2011 15:46:15 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=342

Sans contrefaçon… 

On peut prévoir que Céline Sciamma devienne un des grands auteurs du cinéma, c’est entendu. Dans Tomboy, la tenue des plans, leur durée, le travail sur le … Lire la suite...

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Sans contrefaçon… 

On peut prévoir que Céline Sciamma devienne un des grands auteurs du cinéma, c’est entendu. Dans Tomboy, la tenue des plans, leur durée, le travail sur le son, le travail sur le surcadrage dans l’appartement, est puissante sans chercher à en imposer, la nature, l’eau, les immeubles tout est magnifié en montrant ce qui est là, sans chercher à le transformer, à l’embellir, de même la captation de la peau, des mimiques, des inflexions de voix, des regards des acteurs est impressionnante. Certaines séquences ont une grande force émotionnelle comme celle où Mickaël attend dans le hall de l’appartement de sa copine Lisa, c’est très simple, mais on est au plus près des sentiments contradictoires, de la violence subie du personnage, ce n’est pas la seule séquence qui nous transporte, Céline Sciamma est toujours très juste dans sa mise en scène.
Ce qui est plus problématique, c’est la problématique. Je m’explique : lorsque son précédent film Naissance des pieuvres est sorti, j’avais la même réticence, il y a un sujet, l’éveil à la sexualité, le désir lesbien et le sujet devient le centre de la mise en scène. Le film Et toi t’es sur qui ? De Lola Doillon sorti à la même époque partageait avec Naissance des pieuvres le thème de l’adolescence, la relation amoureuse, mais si la mise en scène paraissait plus lâche, le sujet disparaissait pour qu’on puisse vraiment partager l’émotion des acteurs, on n’était plus dans l’analyse mais avec eux.
Dans Tomboy, on retrouve les mêmes travers, on y parle d’ identité sexuelle, d’un garçon qui a le corps d’une fille, elle aborde cela frontalement, ça pourrait être une qualité, mais cela est posé dans des scènes parfois explicatives, la couleur bleu ou la couleur rose, aux mâles joueurs de foot succède un plan de la petite sœur qui danse en tutu, comment faire si on se retrouve en maillot de bain, etc. plusieurs fois, on se dit qu’elle n’a pas besoin de ça, et on aimerait que le sujet soit inclus dans un ensemble plus vaste. Ainsi les moments les plus forts sont ceux de la relation amoureuse entre Mickaël et Lisa parce que ce qui se joue entre les actrices dépassent l’énoncé. Alors bien sûr, elle évite la dramatisation à outrance, le jeu de la petite sœur par exemple apporte une touche drôle et touchante, la famille est bien campée grâce à des acteurs qui ont une présence évidente (de la magnifique Zoé Héran aux parents incarnés par Mathieu Demy et Sophie Cattani)
Pour Arakki avec Kaboom, à l’image d’un Xavier Dolan, d’un Christophe Honoré… ces questions de genre ne sont plus le sujet central mais une donnée dans un récit, dans une imbrication de sentiments divers. Là le nœud dramatique, ce qui crée la tension est essentiellement est-ce que ça va se savoir ? est-ce que les autres vont découvrir son secret ? c’est intéressant d’un point de vue théorique, l’idée que c’est l’extérieur, la société qui crée un problème là où il n’y en pas, il s’appelle Mickaël et pourquoi pas ? Sauf qu’au niveau du déroulement du récit, elle en fait une question, un enjeu émotionnel et donc aussi un problème, et elle fait participer le spectateur à ce jeu là, vont-ils le découvrir, à quel moment, etc.
Bien sûr ces questions ne sont pas souvent traitées et c’est heureux que Céline Sciamma s’en empare, mais ce qui qui sera encore plus heureux, ce sera quand ces questions ne seront plus traitées comme telles mais comme une réalité dans un film qui parlera d’autre chose, d’amour, de relations, de famille, de la vie, de la tristesse, etc.
Un film important par sa mise en scène mais il me plairait de voir un film de Céline Sciamma où sans changer d’univers, sans cesser d’aborder ces questionnements, plus d’air passe, où elle ferait plus confiance à son regard (elle peut se le permettre) sans qu’elle sente la nécessité de se camoufler derrière une idée théorique.
Tomboy de Céline Sciamma, France, 2011 avec Zoé Héran, Malonn Lévana, Jeanne Disson, Sophie Cattani, Mathieu Demy

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