en revenant du cinéma» George A. Romero http://enrevenantducinema.fr regards croisés sur le cinéma Tue, 19 Nov 2013 20:53:07 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.6.1 Survival of the dead, de George A. Romero http://enrevenantducinema.fr/2011/09/20/devine-qui-vient-diner-ce-soir/ http://enrevenantducinema.fr/2011/09/20/devine-qui-vient-diner-ce-soir/#comments Tue, 20 Sep 2011 00:32:27 +0000 Guillaume Pic http://enrevenantducinema.fr/?p=487 Devine qui vient dîner ce soir…

J’en entends qui soupirent devant leur écran : « Déjà qu’il écrit un article tous les deux mois, il trouve le moyen de nous parler d’un film de 2009 sorti directement en DVD ! ». Oui, c’est vrai, mais contre toute attente un distributeur s’est décidé à sortir le dernier Romero en 35mm, et il pourrait bien … Lire la suite...

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Devine qui vient dîner ce soir…

J’en entends qui soupirent devant leur écran : « Déjà qu’il écrit un article tous les deux mois, il trouve le moyen de nous parler d’un film de 2009 sorti directement en DVD ! ». Oui, c’est vrai, mais contre toute attente un distributeur s’est décidé à sortir le dernier Romero en 35mm, et il pourrait bien passer dans une salle près de chez vous ! Une occasion à ne pas rater, le réalisateur de Pittsburgh risquant d’avoir du mal à achever sa nouvelle trilogie zombiesque amorcée en 2007 avec le sympathique Diary of the Dead.
Ce dernier nous replongeait dans la nuit originelle, celle où les morts reviennent à la vie avec une furieuse envie de chair humaine. On y suivait un groupe d’étudiants en cinéma et leur professeur alcoolique partis en forêt tourner un film d’horreur en guise de projet de fin d’études. Lorsque les morts se relèvent, un des étudiants décide de documenter l’apocalypse et de diffuser les images sur le net dans la foulée. Au cours de leur fuite désespérée, ils rencontrent plusieurs groupes de survivants dont l’instinct de survie a déjà pris le pas sur le vernis social. Parmi eux, des membres de la Garde Nationale qui, au lieu de les aider, les dépouillent de leurs réserves de vivres et d’essence. Astucieusement, ce sont ces pillards qui deviennent les héros de cette fausse suite.
Qu’on se le dise, ceux qui attendent un brûlot politique ou une critique acerbe de la société en seront pour leurs frais. Romero a rendu les armes après le peu de succès rencontré par ses deux efforts précédents qui dénonçaient le capitalisme (Le territoire des morts, 2005) et la médiatisation à outrance de la vie privée (Diary of the dead). Incapable de retrouver la délicate alchimie qui avait fait de La nuit des morts-vivants (1968), Zombie (1978) et Le jour des morts-vivants (1985) de grands films politiques miroirs de leur époque, il préfère donner à son dernier opus une direction inattendue. Le film-matrice de Survival…, c’est Les grands espaces, un western de 1958 où Gregory Peck, citadin cultivé de la Côté Est, se retrouve au milieu d’un conflit opposant deux clans de cow-boys à l’ancienne qui se haïssent et s’entre-tuent depuis des lustres sans vraiment se rappeler pourquoi. Dans sa relecture du beau film de William Wyler, George A. Romero remplace le personnage central un brin guindé par un groupe de déserteurs commandés par un sergent qui n’est pas sans rappeler le Snake Plissken de John Carpenter*. Les grands espaces de l’ouest font place à une île, et les zombies se substituent aux bêtes à cornes. Nos survivants, pensant trouver un havre de paix, tombent en pleine bataille rangée : d’un côté les Muldoon qui souhaitent garder leurs morts auprès d’eux et tentent de leur faire préférer la chair animale à la chair humaine, de l’autre les O’Flynn pour qui la tranquillité de l’île de Plum passe par l’éradication systématique des morts-vivants. Mais là où le film de Wyler fustigeait à mots couverts la guerre froide, Romero s’en prend à l’incapacité de l’être humain à supporter son voisin, camouflant ce travers primitif derrière l’appartenance à un groupe, qu’il soit racial, géographique, politique ou religieux. Mais si dans ses films précédents on sentait le réalisateur nettement du côté des zombies, il les relègue cette fois en arrière plan afin de se focaliser sur la haine inextinguible qui habite les patriarches des deux clans. Son alter-ego filmique, ce serait plutôt ce sergent accro à la nicotine qui, à l’image de l’homme sans nom de la trilogie des dollars de Sergio Leone, semble détaché de ce qui se passe autour de lui. Si il prend part à l’histoire, c’est par nécessité et non par choix, ses motivations étant simplement d’exister un jour de plus. Le reste, cette civilisation qui s’écroule mais s’accroche malgré tout à ce qu’elle représente, ne le concerne déjà plus.
Et les morts-vivants dans tout ça ? On a l’impression que de ne pas en avoir fait le sujet principal a libéré le réalisateur. Il en profite pour renouer avec la fibre comique qui illuminait la dernière partie de Zombie : des touches d’humour souvent savoureuses parsèment le film, avec une mention spéciale pour la scène de la dynamite et celle du « zombie-briquet ».
Peut-être que cette désinvolture à l’égard de ses créatures a déstabilisé le public. Toujours est-il que le film n’a pas marché. Après un accueil glacial en festival, il a bénéficié d’une sortie symbolique en salle aux Etats-unis et a rejoint la longue liste des films de genre sortis directement en vidéo dans la plupart des autres pays. Dommage, car si Survival of the dead n’est pas exempt de défauts – manque d’ambition artistique et recours à des C.G.I. approximatives –, c’est un film attachant et sincère, mis en scène par un artisan dont la carrière a été étouffé par ces mêmes créatures qui l’avaient rendu célèbre en 1968. Un gars de Pittsburgh qui voulait peut-être juste rendre hommage au cinéma avec lequel il a grandi. Bel et bien mort, celui-là.

 

* Personnage cynique et désabusé interprété par Kurt Russell dans New-York 1997 et sa « suite-remake » Los Angeles 2013.

Survival of the dead de George A. Romero, EU, 2009 avec Alan Van Sprang, Kenneth Welsh, Kathleen Munroe, Richard Fitzpatrick…

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Le royaume de Ga’Hoole – la légende des gardiens de Zack Snyder http://enrevenantducinema.fr/2010/11/14/pas-tres-chouette/ http://enrevenantducinema.fr/2010/11/14/pas-tres-chouette/#comments Sun, 14 Nov 2010 21:34:27 +0000 Guillaume Pic http://enrevenantducinema.free.fr/?p=105

 

Pas très chouette…

Zack Snyder me fait penser au David Fincher des débuts : un petit malin à l’égo sur-dimensionné qui fait son beurre en pillant allégrement les restes d’un cinéma de genre moribond. Son unique titre de gloire est d’avoir indirectement relancé la carrière de George A. Romero*. Après avoir réussit l’exploit de transformer l’excellent comics Watchmen en … Lire la suite...

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Pas très chouette…

Zack Snyder me fait penser au David Fincher des débuts : un petit malin à l’égo sur-dimensionné qui fait son beurre en pillant allégrement les restes d’un cinéma de genre moribond. Son unique titre de gloire est d’avoir indirectement relancé la carrière de George A. Romero*. Après avoir réussit l’exploit de transformer l’excellent comics Watchmen en blockbuster aseptisé, il prend ses fans à contrepied en réalisant un film d’animation destiné au jeune public.

Alors voilà : il était une fois deux frères adolescents, l’un plutôt doué et rêveur, l’autre moins doué et donc un poil frustré. Ils se font tous deux enlever par une armée de « Sangs Purs » qui les enrôle de force. L’objectif de ces bons aryens est simple : dominer les autres communautés du coin. Alors que le frère frustré embrasse sans regrets le côté obscur, l’autre parvient à s’enfuir, rencontre en chemin des compagnons pittoresques et rejoint les héros des contes de son enfance. Parce qu’en fait ces personnages légendaires sensés protéger les faibles, les « Gardiens de Ga’Hoole », ben ils existent en vrai! Après une formation express, il part à la filoche, bla-bla-bla, mon dieu, c’était un piège, patati-patata, combat fratricide, les gentils gagnent même si bon, la guerre, c’est mal, et on finit sur une belle ouverture pour le second volet de la franchise.
Soyons clair, ce n’est pas du côté de l’histoire qu’il faut chercher un semblant d’originalité… Non, l’argument massue du film, c’est que ses protagonistes sont… roulement de tambours… des chouettes et des hiboux!!! Mais attention, pas des versions anthropomorphisées à la Disney ; on sent qu’il y a eu des recherches sérieuses en pré-production pour coller à la réalité, ce que m’a confirmé une spectatrice hululophile. L’animation de nos amis strigidés est particulièrement réussie et on y croirait presque – sauf qu’ils portent des casques en métal et écrivent des livres. Par contre, Snyder à beaucoup plus de mal à ancrer leur environnement dans le réel : prédateurs nocturnes oblige, la quasi totalité du film se déroule à l’aube et au coucher du soleil. On a ainsi droit à une succession de paysages de carte postale avec des effets de lumière très aboutis mais qui auraient plus leur place dans un jeu vidéo.
Au niveau narratif, le réalisateur tente de respecter les règles érigées par l’oncle Walt en accolant au héros une ribambelle de sidekicks archétypaux : un excentrique qui s’oppose à un vieux briscard, le tout formant l’inévitable duo comique du film, un faible qu’il faut protéger et même un serpent rose (!). Mais tout ce petit monde se retrouvent rapidement évincés de l’histoire quand apparaissent les Gardiens du titre, des guerriers majestueux qui subjuguent immédiatement le jeune Soren. Côté mise en scène, on retrouve les travers habituels du réalisateur : une fascination pour la violence qu’il tente ici de justifier maladroitement – je vous rappelle que c’est un film pour enfants – et l’abus de mouvements de caméra compliqués et de ralentis qui nuisent fortement au rythme du long métrage.
Plus dérangeant, on retrouve l’idéologie un peu rance déjà présente dans 300 et Watchmen, à savoir la nécessité sociale d’une élite guerrière pour encadrer les faibles – qui du coup sont bien incapables de se défendre par eux-même vu qu’ils sont à priori relégués aux autres tâches de la communauté. Ainsi, dans la pratique, les « Gardiens de Ga’Hoole » ressemblent étrangement aux « Sangs Purs » qu’ils combattent, la cruauté en moins. Je ne sais pas vous, mais moi, une société comme ça, ça me fait froid dans le dos…

* Réalisateur de

      La nuit des morts-vivants

(1968), de

      Zombie

(1978) et du

      Jour des morts-vivant

(1985), George A. Romero a dû attendre le succès commercial du remake de

      Zombie

réalisé par Zack Snyder en 2003 pour qu’un studio accepte enfin de financer le quatrième volet de sa saga. Alors que l’original proposait une critique acerbe de la société de consommation,

      L’armée des morts

n’est qu’un film d’horreur de plus où les questionnements politiques ont disparu au profit de l’action. Comble de l’hérésie, les zombies version Snyder courent comme des lapins écossais…

Le royaume de Ga’Hoole – la légende des gardiens (Legend of the guardians – the owls of Ga’Hoole) de Zack Snyder, EU, 2010.

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