en revenant du cinéma http://enrevenantducinema.fr Tue, 18 Aug 2015 13:27:30 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=4.1.7 Blake Edwards, fin de Party http://enrevenantducinema.fr/2010/12/17/blake-edwards-fin-de-party/ http://enrevenantducinema.fr/2010/12/17/blake-edwards-fin-de-party/#comments Thu, 16 Dec 2010 22:19:30 +0000 http://enrevenantducinema.free.fr/?p=141

C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Blake Edwards ce mercredi. Même si il ne tournait plus depuis les années 90, même si il s’en est allé à l’age vénérable de 88 ans, j’ai l’impression qu’il va me manquer quelque chose. … Lire la suite...

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C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Blake Edwards ce mercredi. Même si il ne tournait plus depuis les années 90, même si il s’en est allé à l’age vénérable de 88 ans, j’ai l’impression qu’il va me manquer quelque chose. Si j’ai découvert le cinéma avec Eddy Mitchell et sa Dernière Séance, c’est pendant les années fac que j’ai véritablement fait mon éducation. Après la séance du soir, on se retrouvait dans le deux pièce de Loïc pour des discussions passionnantes autour du septième art. Ensuite, on passait la nuit les yeux rivés sur son 36 cm à enchaîner les classiques empruntés à ses parents : Il y avait les grands maîtres (Godard, Ford, Hawks, Hitchcock, Cronenberg…), les potes (Craven, Carpenter, Coppola …) et les gourmandises, comme Billy Wilder ou Blake Edwards. Impossible de clore la session sans une bonne comédie, et les murs tremblaient sous nos éclats de rire. Au petit jour, c’est l’âme légère, le sourire aux lèvres et les yeux au milieu de la figure que je regagnais ma triste chambre universitaire. Nostalgie, quand tu nous tiens…

Je ne reviendrais pas sur les œuvres majeurs du bonhomme, j’ose espérer que les médias feront leur boulot et ne s’en tiendront pas qu’à La panthère rose (1963). Blake Edwards était bien plus que cette franchise avant l’heure, dont il a enchaîné d’innombrables suites plus consternantes les unes que les autres parce que, comme il disait, il faut bien manger. On gardera de lui l’image du gagman de génie au timing redoutable, qui fait – littéralement – exploser sa maîtrise avec La Party (1968). C’était aussi un ardent défenseur de la différence, comme il le montre dans Victor, Victoria (1982) où il fait endosser à son épouse Julie Andrews le rôle d’une femme qui se déguise en homme qui se déguise en femme.
C’est la fin de sa carrière que je préfère, depuis Boire et déboires (1987) et sa technique si particulière pour faire rentrer un molosse dans son enclos, à son dernier film (hors Panthère), Dans la peau d’une blonde (1991), où Helen Barkin accomplissait une performance de haute volée en incarnant un queutard machiste réincarné dans le corps d’une femme.
Il existe deux véritables joyaux dans cette période mésestimée. D’abord Meurtre à Hollywood (1988), hommage sincère et touchant au cinéma de l’âge d’or. Wyatt Earp (James Garner), engagé comme conseiller technique sur le tournage d’un film sur ses propres exploits à O.K. Corral, rencontre le jeune acteur Tom Mix (Bruce Willis) qui doit interpréter son rôle. Tous deux se retrouvent embringués dans une enquête qui a pour cadre le milieu des studios hollywoodien. En filigrane, on pouvait y lire une critique acerbe des mutations qui ont changé la machine à rêve en machine à fric, le tout truffé de références, depuis L’homme tranquille à La guerre des étoiles en passant par Chaplin.
L’autre pépite, c’est L’amour est une grande aventure (1988). John Ritter y incarne un écrivain talentueux qui n’arrive plus à écrire et passe sa vie à picoler et à tringler tout ce qui porte une jupe. Viré par sa femme suite à une énième infidélité, il se retrouve au fond du trou et tente douloureusement de remonter la pente. C’est ce qui est touchant dans toute l’oeuvre de Blake Edwards : cette indécrottable foi en l’être humain et en la rédemption. Mais toujours parsemé de gags hilarants : ici, on a droit entre autre à une variation lumineuse de la classique scène d’amant dans le placard, et à une réplique imparable : à un juge qui lui demande pourquoi il était en excès de vitesse, Ritter réponds : « j’étais pressé, votre honneur ». Le vénérable juge clôt le sujet par un magistral : « Moi aussi! C’est 500$ d’amende ou trente jours »

Difficile de retrouver cet humour si particulier dans le cinéma contemporain : on y a cru avec les deux premiers films d’Harold Ramis, à présent perdu pour la cause, mais c’est bien tout. Les temps changent, les goûts du public aussi. Ça ferait presque regretter le passé…

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Claude Chabrol, le cinéma jusqu’à la fin http://enrevenantducinema.fr/2010/11/06/claude-chabrol-le-cinema-jusqua-la-fin/ http://enrevenantducinema.fr/2010/11/06/claude-chabrol-le-cinema-jusqua-la-fin/#comments Sat, 06 Nov 2010 16:28:12 +0000 http://enrevenantducinema.free.fr/?p=36 Beaucoup de choses ont été dites ces deniers jours suite à la mort de Claude Chabrol et peu de choses sur son cinéma, on a entendu ici et là les mêmes clichés, un homme qui aime la vie, un gourmand et aussi un cinéaste dont … Lire la suite...

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Beaucoup de choses ont été dites ces deniers jours suite à la mort de Claude Chabrol et peu de choses sur son cinéma, on a entendu ici et là les mêmes clichés, un homme qui aime la vie, un gourmand et aussi un cinéaste dont l’œuvre est sans cesse renvoyée à son cinéma de la charnière des années 60/70 c’est à dire l’époque des Noces rouges, du Boucher, de Que la bête meurt. Bien sûr ces films comme ceux de la Nouvelle Vague sont importants et ont marqués l’histoire du cinéma, mais dans les années 90 il a réalisé des films comme Betty, La Cérémonie, l’Enfer et dans les années qui suivent son travail continue d’être captivant.
Ce qui est passionnant chez ce cinéaste, c’est qu’il a sans cesse remis son titre en jeu. Par exemple, il réalise La Cérémonie en 1995, film acclamé par la critique, qui plait au public, il aurait pu ensuite refaire ce film, en variant l’histoire, en continuant cette critique acerbe d’une bourgeoisie bien pensante, il aurait pu jouer sur son savoir faire, sa maîtrise, faire un cinéma considéré comme solide, intelligent, au rythme efficace. Mais il tourne ensuite un film de transition Rien ne va plus, (dont le titre n’est pas un hasard), et décide alors de prendre un autre chemin, d’utiliser une autre forme, il essaie d’oublier son savoir faire, la « grande forme » pour réaliser des films dont l’intrigue est expliquée dès le départ (Merci pour le chocolat, les Demoiselles d’honneur…). Des films qui jouent sur une esthétique proche du téléfilm, où il travaille sur le retranchement, sur la fluidité, sur ce qu’on ne voit pas et non plus sur ce qu’on voit. Il essaie de ne pas faire ce qu’il sait faire, et surtout ce qu’il sait plaire, d’où des films parfois décevant et déroutants à la première vision où l’on se demande où il veut nous amener, et étrangement qui mettent mal à l’aise, troublent profondément lors d’une deuxième vision, parce que ce sont des films (jusqu’au dernier Bellamy) qui se dérobent à tout moment, qui ne sont pas aimables, qui ont de nombreuses sous couches, dans lesquels du jeu des acteurs, au décor, à l’intrigue vite expédiée, tout semble à la limite du faux (il envoie valser avec bonheur le sacro-saint réalisme), tout cela filmé comme un à plat gris pourtant ils sont travaillés en profondeur par une inquiétante étrangeté. On passe de personnages de femmes brisées par la vie qui tente de se battre comme elles peuvent (une Affaire de femme, la Cérémonie) à une galerie de fantômes, de personnages qui ont déjà quitté la vie (du Dutronc de Merci pour le chocolat aux pantins de L’ivresse du pouvoir en passant par la famille des Fleurs du mal) et qui sont filmés comme tels. Cette dernier période est peut-être la plus noire de son œuvre où seules les jeunes peuvent peut-être encore tenter de faire quelque chose. Nous ne sommes plus dans la rage, le portrait acide d’une société nous sommes au-delà, nous sommes dans le domaine de la mort, de la tristesse.
Un moment de son œuvre qui montre que Chabrol est resté un cinéaste majeur, quelque soit l’époque, qui savait prendre des risques, quitte à perdre les critiques paresseux, conservateurs et une partie de son public.

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