en revenant du cinéma» Night Shyamalan http://enrevenantducinema.fr regards croisés sur le cinéma Tue, 19 Nov 2013 20:53:07 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.6.1 Take Shelter de Jeff Nichols http://enrevenantducinema.fr/2012/02/06/a-labri-de-la-tempete/ http://enrevenantducinema.fr/2012/02/06/a-labri-de-la-tempete/#comments Mon, 06 Feb 2012 16:22:26 +0000 Baptiste Madamour http://enrevenantducinema.fr/?p=834 À l’abri de la tempête

Un homme dans une banlieue pavillonnaire étasunienne rêve de tornades, de violences et ses rêves contaminent son quotidien. Un film tendu qui tient sur peu de choses, sur une économie de moyen, sur une ambiance ténue. Il ne cherche pas la dramatisation, le spectaculaire, ça pourrait basculer dans la terreur, la violence avec une montée … Lire la suite...

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À l’abri de la tempête

Un homme dans une banlieue pavillonnaire étasunienne rêve de tornades, de violences et ses rêves contaminent son quotidien. Un film tendu qui tient sur peu de choses, sur une économie de moyen, sur une ambiance ténue. Il ne cherche pas la dramatisation, le spectaculaire, ça pourrait basculer dans la terreur, la violence avec une montée de l’angoisse parallèle au développement de ce qui ressemble à de la folie mais le cinéaste choisit d’être dans un en deçà de ce qu’on pourrait attendre. Il est très précis sur les détails et joue sur de petites choses, sur l’incapacité pour le héros de séparer ses rêves de la sensation de réel qu’ils provoquent, avec une tension sous-jacente qui éclate rarement. L’angoisse vient plus de voir le personnage construire son abri pour se protéger de la tempête, sur le soin qu’il y apporte que des cauchemars en amont, le film jouant habilement de ce qu’on voit dans l’espace du rêve et dans ce qui s’élabore dans le réel. Ce sont ces allers-retours qui rendent le film captivant et le cinéaste travaille son film pour créer une ambiance cotonneuse (les voix souvent douces, le rythme lent, des plans fixes aux lumières contrastées, une musique minérale) qui ajoute à cette impression que la frontière entre le rêve et la réalité devient poreuse pour le spectateur comme pour le personnage.
La puissance de la mise en scène en est aussi sa limite, certains plans impressionnent, le film est plastiquement d’une grande beauté avec des effets numériques saisissants, les acteurs sont tous bons (ce qui se passe entre les membres de cette famille est assez fort) pourtant l’ensemble n’emporte pas totalement. Les thèmes de Take Shelter, ce personnage hébété face à des choses qui le dépassent, ce travail sur le sentiment d’étrangeté rappellent le cinéma de Night Shyamalan, mais à la différence de Jeff Nichols, Shyamalan ne refuse pas le spectacle, l’émotion et nous transporte parfois plus loin, parce que même si ses films ne sont pas toujours aboutis, Shyamalan semble croire en ce qu’il filme, il donne l’impression de croire au surnaturel, aux fantômes ou aux super-héros, il n’a pas peur du ridicule, du spectaculaire, de l’émotion, et s’il rate parfois, s’il ne semble pas toujours savoir où il va comme dans les beaux et bizarres Signes ou La jeune fille de l’eau, il surprend plus souvent, ses films sont plus barrés donc plus humains et par là plus excitants, Shyamalan continue de voir le cinéma comme quelque chose de magique alors que dans le film de Nichols on sent les intentions, l’idée de mise en scène qui précède tel ou tel plan, on perçoit comment le film est construit, quels sont les enjeux, c’est un film intéressant, intelligent mais qui reste froid parce que trop maitrisé.
Take Shelter de Jeff Nichols, EU, 2011 avec Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart…

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Au-delà de Clint Eastwood http://enrevenantducinema.fr/2011/01/20/retour-sur-terre/ http://enrevenantducinema.fr/2011/01/20/retour-sur-terre/#comments Thu, 20 Jan 2011 13:04:48 +0000 Baptiste Madamour http://enrevenantducinema.free.fr/?p=159

 

Retour sur Terre

On connait l’importance de la lumière pour Clint Eastwood, et on a l’impression qu’il a choisit de filmer le mauvais scenario d’Au delà juste pour pouvoir jouer avec la lumière, la photo dans Paris, Londres ou San Francisco, comme il avait peut-être choisit de tourner Invictus pour l’Afrique du Sud, pour filmer des matchs de rugby … Lire la suite...

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Retour sur Terre

On connait l’importance de la lumière pour Clint Eastwood, et on a l’impression qu’il a choisit de filmer le mauvais scenario d’Au delà juste pour pouvoir jouer avec la lumière, la photo dans Paris, Londres ou San Francisco, comme il avait peut-être choisit de tourner Invictus pour l’Afrique du Sud, pour filmer des matchs de rugby plus que pour illustrer une histoire sentencieuse et sans grand intérêt. Ainsi la lumière est somptueuse, des rues et des intérieurs parisiens aux ruelles de Londres évoquant Dickens, la mise en scène est comme toujours fluide, élégante et discrète par contre l’histoire, contant en parallèle trois destins confrontés à l’idée de la mort et à ce qui s’ensuit, manque de puissance, la partie française est très faiblarde et déséquilibre le film, à certains moments Eastwood semble ne pas avoir grand chose à filmer.
Une autre hypothèse pour expliquer le choix de ce scénario est qu’il permet à Eastwood de s’amuser à travailler sur les terres d’autres cinéastes américains, l’impressionnante séquence d’ouverture du Tsunami ainsi que l’attentat dans le métro pourraient figurer dans un film de Steven Spielberg (en outre producteur du film). Difficile aussi de ne pas penser à Night Shyamalan pour toute la partie américaine sur ce médium qui communique avec les morts, la scène où George découvre le secret de Mélanie évoque celle où l’enfant parle à sa mère de sa grand-mère morte dans le Sixième sens, de même George refusant son don, et ayant des visions en touchant les mains de ceux qu’il croise rappelle nettement le personnage incarné par Bruce Willis dans Incassable.
Si cette partie américaine où l’on retrouve l’inquiétante étrangeté de Shyamalan est la plus forte, l’ensemble est claudiquant parce que Eastwood contrairement à Spielberg et Shyamalan n’est pas un cinéaste mystique, il semble vouloir aborder le sujet de la mort d’une façon non religieuse voire scientifique, même si le ciel est très présent, mais ça ne donne pas grand chose cinématographiquement, il y a justement pas d’au-delà chez lui, Eastwood est avant tout un cinéaste terrien, un cinéaste de la boue, un cinéaste sachant filmer les corps, les visages, les émotions humaines comme pour cette superbe scène de confidences pendant les cours de cuisine, où en quelques plans sur une bouche ouverte attendant de la nourriture, il filme une des scènes les plus sexuelles et les plus troublantes qui soit, portée par les deux grands comédiens que sont Matt Damon et Bryce Dallas Howard. De même le personnage de la mère alcoolique est fort et touchant et ses échanges avec ses enfants sont justes et émouvants.
Quand il s’arrête sur ce qui se passe entre deux corps, quand il cherche ce qui vibre entre deux êtres, entre deux comédiens, on retrouve la puissance du cinéaste. Finalement Eastwood continue de plus s’intéresser à la vie qu’à la mort, ça fait peut-être un film bancal mais c’est rassurant.
Au-delà (Hereafter) de Clint Eastwood, EU, 2010 avec Matt Damon, Cécile de France…

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