en revenant du cinéma» Cinéma chinois http://enrevenantducinema.fr regards croisés sur le cinéma Tue, 19 Nov 2013 20:53:07 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.6.1 The Grandmaster de Wong Kar-wai http://enrevenantducinema.fr/2013/04/30/the-grandmaster-de-wong-kar-wai/ http://enrevenantducinema.fr/2013/04/30/the-grandmaster-de-wong-kar-wai/#comments Tue, 30 Apr 2013 15:59:16 +0000 Baptiste Madamour http://enrevenantducinema.fr/?p=1599 La pluie, le vent, la neige, tout ça.

Il y a quelque chose de « trop » dans les derniers films de Won Kar-wai, un montage qui enchaîne trop de plans, de ralentis, la musique omniprésente, des reflets, des transparences, des mouvements de caméra élégants, un train très très long… et ce dès le début, avec ce combat sous une pluie d’un … Lire la suite...

The post The Grandmaster de Wong Kar-wai appeared first on en revenant du cinéma.

]]>
The-GrandmasterLa pluie, le vent, la neige, tout ça.

Il y a quelque chose de « trop » dans les derniers films de Won Kar-wai, un montage qui enchaîne trop de plans, de ralentis, la musique omniprésente, des reflets, des transparences, des mouvements de caméra élégants, un train très très long… et ce dès le début, avec ce combat sous une pluie d’un gris métallique où le cinéaste joue sur la lumière, sur ce qu’on voit et sur ce qu’on ne voit pas, ne cherchant pas la clarté, la lisibilité de l’action, il nous perd dans le mouvement.
L’histoire suit la biographie d’Ip Man, un homme qui va devenir un grand maître du kung-fu, et croise des prétendants avec leur rivalité et leurs différentes techniques. Le film s’étale sur plusieurs époques, avant, pendant et après la seconde guerre mondiale. Won Kar-wai ne sait pas trop mener son histoire, qui est un peu explicative, sans véritable enjeu de scénario et manque de véritables tensions, il ne sait pas mener cette histoire ou plutôt ça ne semble pas l’intéresser réellement, il s’intéresse plus à comment filmer chaque scène.
Et tout d’un coup ce « trop »  apparaît comme de la générosité, surtout que ça fait de très beaux moments, un enterrement magnifique au milieu d’un territoire enneigé, avec les vêtements blancs du deuil, les fanions qui sont soulevés pas le vent, la procession, le visage dur de Zhang Ziyi au milieu de visages pleurant… Très belle aussi est la scène de confidences entre Gong Er et Ip Man, ce champ contre-champ décalé par rapport à la parole de chacun, grâce aussi à la puissance de ses acteurs (Zhang Ziyi et Tony Leung) qui arrivent à faire vibrer des émotions tout en gardant un visage presque fixe… Le cinéaste montre qu’il sait filmer un simple dialogue aussi bien que le très beau combat entre ces personnages, tout en frôlement, en rapprochement, ou leurs deux corps en l’air pourraient presque s’embrasser.
Won Kar-wai est resté totalement fétichiste, il n’est pas redescendu depuis In the mood for love, il se passionne pour les vêtements, entre les robes de prostitués, les kimonos des maîtres de kung-fu, les uniformes des militaires japonais, les fourrures qui entourent le visage de Zhang Ziyi, il aime filmer les chaussons qui glissent sur le parquet, mais il fait quelque chose de ces étoffes, imaginées comme des peaux liés à l’époque, filmé aussi comme de la peau qui se déchire, comme ces vêtements lacérés qui laissent s’échapper des morceaux de tissu ressemblant à des viscères…
L’époque serait plutôt à l’épure, à la pose qui vire parfois à la toute puissance, à l’illusion de la maîtrise, du coup il y a quelque chose de joyeux dans ce trop plein, dans sa fougueuse énergie, le cinéaste rajoute de la chantilly sur la chantilly, c’est parfois écœurant mais ça flatte les sens. Alors oui, Won Kar-Wai n’est peut-être pas le grand maître (le Grandmaster) que ses premiers films semblaient annoncer et peut-être que c’est tant mieux, c’est juste un cinéaste qui aime se faire plaisir et nous donner du plaisir.
The Grandmaster de Wong Kar-wai, 2013, Chine avec Tony Leung, Zang Ziyi, Chang Chen…

The post The Grandmaster de Wong Kar-wai appeared first on en revenant du cinéma.

]]>
http://enrevenantducinema.fr/2013/04/30/the-grandmaster-de-wong-kar-wai/feed/ 0
Mystery de Lou Ye http://enrevenantducinema.fr/2013/04/19/mystery/ http://enrevenantducinema.fr/2013/04/19/mystery/#comments Fri, 19 Apr 2013 16:58:27 +0000 Guillaume Pic http://enrevenantducinema.fr/?p=1529 Miracle à la chinoise

Honnêtement, je n’attendais rien de ce Mystery, choisi « par défaut » parce qu’il n’y avait pas grand chose à se mettre sous les rétines au cinéma ce soir-là. Et quand je ne sais pas trop quoi voir, je me retrouve la plupart du temps devant un film asiatique. Un peu comme mon coreligionnaire avec Kim Ki-Duk, je … Lire la suite...

The post Mystery de Lou Ye appeared first on en revenant du cinéma.

]]>
mysteryMiracle à la chinoise

Honnêtement, je n’attendais rien de ce Mystery, choisi « par défaut » parce qu’il n’y avait pas grand chose à se mettre sous les rétines au cinéma ce soir-là. Et quand je ne sais pas trop quoi voir, je me retrouve la plupart du temps devant un film asiatique. Un peu comme mon coreligionnaire avec Kim Ki-Duk, je ne connaissais Lou Ye que de réputation ; pas très flatteuse, d’ailleurs. Comme quoi, les réputations…
Le film s’ouvre par une séquence choc : deux voitures de sport roulent à tombeau ouvert et s’amusent à se doubler sous des trombes d’eau. Les occupants, passablement éméchés, appartiennent à la jeunesse dorée chinoise. A la sortie d’un tunnel, en plein virage, l’un des véhicule percute une jeune-femme hagarde qui se trouvait au milieu de la chaussée. La mise en images vaudra pour la quasi-totalité du métrage : à la manière d’un documentaire, caméra à l’épaule, à hauteur d’homme. Pas question de construire méticuleusement un cadre ou de s’attarder sur la beauté d’un paysage urbain. L’objectif restera focalisé sur le mouvement des personnages, pantins désabusés de cette « nouvelle » Chine dont le réalisateur dresse ici un portrait glaçant. L’histoire suit deux axes : d’un côté l’« accident » évoqué plus haut et ses conséquences, pour les responsables, l’ex-petit ami de la victime et le policier chargé de l’enquête. De l’autre les déboires d’une mère au foyer qui découvre les infidélités de son époux, entre les aventures sans lendemain à l’hôtel et l’appartement qu’il partage depuis des années avec une autre femme et un autre enfant. Ces histoires se rejoignent bientôt, le spectateur se rend compte que derrière le vernis social chaque protagoniste cache une forme de malédiction : le flic sympathique se laissera corrompre, le mari volage sera victime d’accès de violence terribles, l’épouse bafouée se révélera finalement autant coupable que victime… Le tour de force du réalisateur est de ne jamais sombrer dans le pathos ou le jugement. Le seul qu’il porte concerne les mutations d’une société chinoise qui englue les personnages dans une mélancolie et un désenchantement abyssal. On pense naturellement au cinéma des frères Dardenne, dans la manière de filmer, le poids du milieu social et ces personnages qui nous touchent presque malgré eux.
Les enjeux narratifs se résoudront dans la douleur pour la quasi totalité des protagonistes qui n’auront d’autre choix que de faire avec pour continuer à avancer. On revivra la scène de l’accident, en suivant les pas de la victime cette fois. On finira même sur une note optimiste inattendue mais logique, car si le regard porté par Lou Ye sur le capitalisme à la chinoise est impitoyable – corruption, politique de l’enfant unique, misère… –, ce qui marquera avant tout le spectateur c’est une foi en l’humain qui force le respect. J’ai peur que ça ne suffise pas à lui éviter une nouvelle interdiction de tournage dans son pays…
Mystery, de Lou Ye, 2013, Chine avec Hao Lei, Qin Hao, Qi Xi…

The post Mystery de Lou Ye appeared first on en revenant du cinéma.

]]>
http://enrevenantducinema.fr/2013/04/19/mystery/feed/ 0