en revenant du cinéma» Michael Cera http://enrevenantducinema.fr regards croisés sur le cinéma Tue, 19 Nov 2013 20:53:07 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.6.1 Une soirée d’enfer de Michael Dowse http://enrevenantducinema.fr/2011/12/08/conscience-de-classe/ http://enrevenantducinema.fr/2011/12/08/conscience-de-classe/#comments Thu, 08 Dec 2011 18:32:05 +0000 Baptiste Madamour http://enrevenantducinema.fr/?p=710 Conscience de classe

Le titre du film (en anglais c’est un peu mieux Take me home tonight) crétin, l’affiche affreuse, les distributeurs français n’ont toujours pas compris ce qu’ils distribuent (depuis Supergrave vendu avec la phrase « On veut du cul ») ne sachant pas à qui s’adresser avec la nouvelle comédie étasunienne et ne peuvent que dissuader le spectateur éventuel. … Lire la suite...

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Conscience de classe

Le titre du film (en anglais c’est un peu mieux Take me home tonight) crétin, l’affiche affreuse, les distributeurs français n’ont toujours pas compris ce qu’ils distribuent (depuis Supergrave vendu avec la phrase « On veut du cul ») ne sachant pas à qui s’adresser avec la nouvelle comédie étasunienne et ne peuvent que dissuader le spectateur éventuel. Ce film, bien que mineur, n’est pas sans intérêt et vaut mieux que la façon dont il est vendu. Il reprend le schéma type du teen movie, deux losers vont à une fête en espérant ne pas rentrer seuls.
Les deux héros pourraient être les personnages de Supergrave quelques années après, soit Matt, intellectuel timide travaillant comme vendeur dans un magasin de vidéo en attendant mieux et Barry, obsédé sexuel qui se fait virer de son travail de vendeur automobile, ils représentent le jeune prolétariat américain précarisé et on comprend aussi qu’ils étaient des losers plus jeunes dans les années facs et lycées, le film travaille le parallélisme entre un déclassage au niveau du travail et une mise à l’écart sexuelle. Le meilleur de la nouvelle comédie américaine, suivant en cela le Clerks de Kevin Smith, est du côté des perdants, des chômeurs, des travailleurs, de ceux qui sont au bas de l’échelle sociale, cela de façon très explicite dans le très drôle Very Bad Cop qui est un hommage au prolétariat (The other guys comme le dit le titre anglais) mais aussi avec les personnages travaillant sans conviction dans le parc d’attraction d’Adventureland, les vendeurs du magasin de hi-fi de 40 ans toujours puceaux, l’agence de recouvrement où travaille le héros de Délire Express… Les héros sont les laissés pour compte, ceux qui ne gagnent pas par manque de motivation, par difficulté, ils sont les perdants de la compétition entre mâles pour rencontrer des femmes, ils sont les laissés pour compte de la guerre économique pour avoir un statut social et l’argent qui va avec, tous ces films mettent en avant avec justesse la relation entre pouvoir et virilité, ainsi cette scène d’une soirée d’enfer où le héros regarde ces fils de riche arrogants qu’on imagine être les anciennes stars de sa fac en se disant que ce sont eux qui vont diriger le monde, ainsi aussi cette boule de métal métaphore de ce monde dominé autant que des boules qu’il faudrait avoir grosses. Ce ne sont pas des films qui envisagent pour autant une révolte, les personnages sont trop paumés, trop à côté de la plaque pour ça, juste ils montrent avec acuité comment survivre en évitant la violence du monde, en refusant la compétition et le portrait qu’ils donnent des États-Unis est plutôt sombre et angoissé (au contraire de films faussement rebelles d’un certain cinéma indépendant étasunien comme Juno, Little miss sunshine ou les Winners).
Pour en revenir à une soirée d’enfer, le film peine à trouver sa cohésion, son rythme, il hésite entre la mélancolie du très beau Adventureland (surtout avec le personnage incarnée par Teresa Palmer, très bien en clone de l’étrange Kristen Stewart qui apportait toute sa tristesse au film de Greg Mottola) et le délire d’un Supergrave ou d’un Délire Express (sans avoir la force paranoïaque du premier ni l’humour drogué du second), il n’arrive pas à lier ces différentes approches, Michael Dowse ne fait pas de véritable choix, il oublie aussi en route le personnage de la sœur (Anna Faris, touchante) dont le destin pourrait être celui de la bonne épouse, effacée par son mari si drôle, si sûr de lui, si populaire, ce personnage aurait pu apporter une dimension féminine dans cette analyse des rapports de domination souvent vue du côté des hommes écrasés par d’autres hommes. Le film reste à l’état de projet, on perçoit ce qu’il aurait pu être au moment du vol de la voiture mais le cinéaste n’ose pas aller plus loin (comme le héros du film ?) dans cette volonté de foutre tout ce monde en l’air, le film s’arrête avant, y perdant en puissance. Les acteurs masculins (Topher Grace et Dan Fogler) manquent de personnalités et non pas la force de ceux de Supergrave qui en sont les modèles (Michael Cera et le grand Jonah Hill). Ils restent quelques moments étranges dans une fête de banquiers, quelques répliques assez drôle (« Je ne sais pas quoi faire maintenant. Je ne sais même pas quoi faire en attendant de savoir quoi faire de ma vie. – C’est à ça que sert la fac »), une bande son emballante et l’ensemble bien que cheap et non aboutie en fait un film nettement supérieur à la médiocrité de la majorité des comédies françaises (de Jet Set à RTT en passant par Safari et tant d’autres…) par l’absence de cynisme, par la tendresse dans le regard sur ces héros déphasés du cauchemar américain.
Une soirée d’enfer, (Take me home tonight) de Michael Dowse, 2011, EU avec Topher Grace,  Dan Fogler, Teresa Palmer, Anna Faris…

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Scott Pilgrim d’Edgar Wright http://enrevenantducinema.fr/2010/11/12/le-melange-des-genres/ http://enrevenantducinema.fr/2010/11/12/le-melange-des-genres/#comments Fri, 12 Nov 2010 17:48:30 +0000 Baptiste Madamour http://enrevenantducinema.free.fr/?p=96 Le mélange des genres

Comme American Splendor, Scott Pilgrim travaille à adapter le langage de la bande dessinée (l’histoire est issue de comics) à la grammaire cinématographique, le film reprend aussi les codes des jeux vidéos, plongeant dans la vague des teen-movies et des films sur les geeks. Ellipses fréquentes, split screen, textes s’inscrivant sur l’écran, descriptions en quelques mots … Lire la suite...

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Le mélange des genres

Comme American Splendor, Scott Pilgrim travaille à adapter le langage de la bande dessinée (l’histoire est issue de comics) à la grammaire cinématographique, le film reprend aussi les codes des jeux vidéos, plongeant dans la vague des teen-movies et des films sur les geeks. Ellipses fréquentes, split screen, textes s’inscrivant sur l’écran, descriptions en quelques mots des nouveaux personnages, onomatopées qui défilent quand le téléphone sonne, bandes dessinés apparaissant pour les flashbacks, combats directement inspirés de jeux type Street Fighter, cœurs qui se dessinent lorsque les héros s’embrassent, les trouvailles sont constantes, une porte peut se trouver posée au milieu de nulle part et dès que le héros parle d’un endroit où il va il s’y retrouve immédiatement dans le même plan séquence, etc. Ces effets sont le cœur même du film, son objet, sa raison d’être théorique, et le réalisateur Edgar Wright les manie avec une telle vitesse, et une telle fluidité que l’ensemble est très cohérent. Le tout accompagné d’une musique indie entrainante et de qualité.
L’étrangeté vient d’un hiatus entre cette mise en scène explosive, ce montage frénétique (qui rappelle certains Tsui Hark du genre Time and Tide) et le sujet du film, soit l’amour naissant entre deux post-ados tout en balbutiement, en hésitation, incarné par des acteurs, Michael Cera et Mary Elizabeth Winstead au jeu indolent et hébété, aux gestes maladroits et touchants. Le film aborde des sujets comme : comment faire avec le passé d’une personne nouvellement aimée, comment faire le deuil d’une relation, comment rompre, etc. avec délicatesse.
Le film a ses limites, la succession de batailles entre le héros et les ex de sa petite amie devient lassante et redondante alors qu’on aimerait s’arrêter un peu plus sur ce qui se passe entre Scott et Ramona, et aussi sur les personnages secondaires qui sont bien dessinés mais dont l’auteur ne fait finalement pas grand chose.
Même imparfait, ce film, comme le récent Kaboom de Gregg Araki montre comment le cinéma américain sait se bâtardiser, se métisser avec les autres arts pour se renouveler.
Scott Pilgrim, Scott Pilgrim vs the world, de Edgar Wright, EU, 2010, avec Michaël Cera, Mary Elizabeth Winstead…

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