en revenant du cinéma» Paul Rudd http://enrevenantducinema.fr regards croisés sur le cinéma Thu, 09 May 2013 18:16:32 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.5.1 40 ans : mode d’emploi de Judd Apatow http://enrevenantducinema.fr/2013/03/12/40-ans-mode-demploi-de-judd-apatow/ http://enrevenantducinema.fr/2013/03/12/40-ans-mode-demploi-de-judd-apatow/#comments Tue, 12 Mar 2013 12:28:57 +0000 Baptiste Madamour http://enrevenantducinema.fr/?p=1445 L’empêchement

La situation est posée très vite, un couple dont tous les deux fêtent l’anniversaire de leur quarante ans, qui ont deux enfants, une maison, des problèmes financiers, des difficultés sexuelles, est-ce qu’ils s’aiment encore ? Est-ce qu’ils se désirent encore ? Lui pense à fuir, elle cherche des moyens de sauver leur couple. Nous sommes plongés très vite dans cette intimité … Lire la suite...

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L’empêchement

La situation est posée très vite, un couple dont tous les deux fêtent l’anniversaire de leur quarante ans, qui ont deux enfants, une maison, des problèmes financiers, des difficultés sexuelles, est-ce qu’ils s’aiment encore ? Est-ce qu’ils se désirent encore ? Lui pense à fuir, elle cherche des moyens de sauver leur couple. Nous sommes plongés très vite dans cette intimité qui sonne très juste mais ensuite le film paraît presque atone, sans tension forte, comme étouffé. On sait que dans la galaxie Apatow, ça fait des étincelles quand celui-ci rencontre un bon metteur en scène, par exemple Mottola pour Supergrave, ou David Gordon Green pour Délire Express, ces derniers sont meilleurs pour créer du rythme, de l’âpreté, ils savent donner un mouvement d’ensemble, une cohérence, un style. La grammaire cinématographique d’Apatow est sobre mais parfois un peu plate, ça manque de relief.
Dans 40 ans toujours puceaux ou En cloque : mode d’emploi, ça partait d’une description d’ados attardés qui passaient dans la vie adulte avec comme corollaire le couple, l’installation, les enfants, comme si c’était le seul choix possible avec des happy end où tout le monde s’aime, c’est le côté conservateur du cinéaste sauf si on en voyait l’ambiguïté, parce que ces personnages (et les films avec) semblaient toujours tellement plus joyeux, plus drôles avant.
On retrouve ici ces mêmes questions, vieillir, devenir responsable, etc. sauf que nous sommes quelques années plus tard et tout se passe mal, c’est souvent juste et drôle, c’est cru et direct dans la description des sentiments, ça frôle parfois la mièvrerie mais surtout Apatow ne peut s’empêcher de coller une fin une fin où tout s’arrange, où tout le monde se réconcilie, un nouvel enfant, un nouveau projet, la famille qui se rapproche, se resserre, alors que tout le film contredit cette fin, la violence des échanges, cette impression que tout le monde communique en se reprochant des choses sans cesse, etc.
Le réalisateur semble ne pouvoir se résoudre à la cruauté, à la dureté, avec cette impossibilité d’envisager que ça puisse être autrement, il faut toujours sauver la famille coûte que coûte même si manifestement ça ne marche pas vraiment, l’avortement ne semble pas exister comme option pensable (grâce soit rendue à des films comme Greenberg de nous montrer cela comme possible aux États-Unis), la séparation, l’infidélité, non plus. Tout se referme toujours sur la famille avec aucun extérieur, aucune ouverture sur autre chose. Pourtant on sent une angoisse profonde traverser le film mais le réalisateur ne se permet pas de la faire éclater, comme s’il cherchait avant tout à se rassurer lui-même en faisant ses films. Ce qui donne un ton bizarre, entre tendresse et amertume sans qu’on sente de réel regard sur la question.
Sinon les acteurs de la famille Apatow se portent toujours bien, Paul Rudd est comme d’habitude habité, et il faudra attendre qu’une Coppola ou qu’un Jarmusch le fasse jouer pour que la France le célèbre à sa juste mesure, Leslie Mann est elle-aussi toujours aussi juste, si on rajoute les petits rôles de Jason Segel, de Lena Dunham… cela confirme, ce qu’on savait déjà depuis dix ans, que c’est toujours dans la comédie que se trouve les meilleurs acteurs des États-Unis.
40 ans mode d’emploi (this is forty) de Judd Apatow, EU, 2013 avec Paul Rudd, Leslie Mann, john Lithgow, Megan Fox…

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Comment savoir de James L. Brooks. http://enrevenantducinema.fr/2011/04/09/un-romantisme-toujours-vivant/ http://enrevenantducinema.fr/2011/04/09/un-romantisme-toujours-vivant/#comments Sat, 09 Apr 2011 17:32:38 +0000 Baptiste Madamour http://enrevenantducinema.fr/?p=313

Un romantisme toujours vivant

Une scène très étrange crée une rupture dans ce film qui semble être une classique comédie romantique, une amie du héros Georges (Paul Rudd) accouche en pensant que le géniteur l’a abandonnée, ce dernier arrive, fait une déclaration amoureuse à la nouvelle mère pour finir par la demander en mariage devant Georges qui a une caméra … Lire la suite...

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Un romantisme toujours vivant

Une scène très étrange crée une rupture dans ce film qui semble être une classique comédie romantique, une amie du héros Georges (Paul Rudd) accouche en pensant que le géniteur l’a abandonnée, ce dernier arrive, fait une déclaration amoureuse à la nouvelle mère pour finir par la demander en mariage devant Georges qui a une caméra vidéo à la main, on s’aperçoit qu’il n’a pas filmé ce qui vient de se passer. Les personnes présentes s’énervent qu’il n’ait pu immortaliser ce moment, ils décident de rejouer la scène, d’essayer de retrouver la spontanéité et l’émerveillement de la déclaration. Mais est-ce déjà trop tard ? La joie, l’excitation du moment sont-elles déjà passées ? Est-il possible de les répéter ? Comment savoir ?
Ces questions traversent le film et y apportent sa note mélancolique.
La question de la croyance est centrale dans la comédie romantique, la croyance dans les codes du genre qui veut que deux personnages qui semblent ne pouvoir s’entendre finiront par s’embrasser, comment faire alors quand tout est déjà joué ? Comment alors ne pas se répéter ? James L. Brooks respecte le genre, il ne cherche pas à être plus malin que lui, par contre il joue avec, le met en perspective, la croyance dans la comédie romantique est la même que celle qui traverse les héros, est-ce que l’amour est une illusion ? Et si oui, doit-on y croire malgré tout ? N’est-ce pas un jeu de dupe ou un écran de fumée qui nous permet de continuer de vivre comme les post-it  remplis de phrases niaises que l’héroïne Lisa (Reese Witherspoon) lit pour tenter de positiver ? Ou est-ce le meilleur moyen de sortir d’un quotidien difficile que vivent Lisa et George en pleine descente de l’ascenseur social ?
Film de genre et réflexion sur le genre, cela ne fait pas pour autant un film uniquement théorique, car James L. Brooks n’est jamais dans l’ironie ou le cynisme, il apporte son humanisme, aidé par des acteurs tous très justes. Son regard, sa façon de filmer sont toujours aimants. Tous les personnages sont sauvés, ainsi celui joué par Owen Wilson, à priori un sombre crétin qui se révèle touchant dans sa volonté de bien faire, on sent qu’il aimerait être autrement, par exemple avoir le romantisme d’un premier rôle de ce type de comédie. De même le personnage joué par Jack Nicholson, lorsqu’au balcon, il ne peut s’empêcher de se réjouir en voyant son fils choisir de le sacrifier en partant vivre sa vie et son amour.
Seul l’amour de l’autre peut rendre la vie supportable, cela pourrait être écrit sur les post-il que Lisa lit, et c’est toute la force de James L. Brooks de transcender cette idée pour nous la rendre vivante, émouvante et éminemment sérieuse.
Comment savoir (How do you know) de James L. Brooks avec Paul Rudd, Reese Whiterspoon, Jack Nicholson, Owen Wilson…

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