Un tout petit trip
Quand on voit un film comme Very Bad Trip quelques mois après sa sortie, difficile d’être surpris par ces personnages se réveillant dans une chambre de Vegas avec un tigre dans la salle de bain et un bébé dans un placard, en aurait-il été autrement sans avoir rien entendu sur cette histoire ? je ne crois pas parce que le principe de départ qui parait ingénieux est aussi ce qui détruit le film. Cette idée d’un groupe de personnes se retrouvant le lendemain d’une nuit très arrosée et se souvenant de rien partant à la recherche de ce qu’ils ont vécu cette nuit semble drôle, excitante sauf que cela oblige à une surenchère artificielle. Une fois le film mis en place, tout est déjà dit, le reste ne peut qu’être le déroulement d’un programme, il n’y a pas de progression possible, que faire de plus énorme après cette histoire de tigre, de dent arraché, de bébé planqué ? et ce type de film (dont le modèle reste After Hours de Scorcese) ne peut fonctionner que sur cette progression.
Là nous assistons à un essoufflement dès la première demi heure, et si quelques accidents surprennent et amusent (la porte contre le bébé, des gangsters asiatiques qui surgissent, les sorties de Zach Galifianakis), l’ensemble semble courir après le film et oblige à une folie de chaque instant (la scène avec les policiers sadiques, l’arrivée de Mike Tyson…) qui puisqu’elle est prévue ne surprend pas et finit par lasser, le réalisateur a beau essayer de muscler son film à coup de mouvement de caméra sur une voiture qui file, rien ne bouge. Les acteurs, plutôt bons, n’y sont pour rien, ils ne peuvent incarner quelques choses, ils sont condamnés à s’agiter dans le vide, tout est déjà joué depuis longtemps et ce n’est pas le finale, ode à l’amitié virile et à ceux qui ont des couilles qui, tombant à plat, arrangera les choses.
Very bad trip (the hangover) de Todd Pillips, EU, 2009 avec Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galifianakis…