cinéma asiatique – en revenant du cinéma http://enrevenantducinema.fr Tue, 24 Apr 2018 20:15:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Le Journal d’un Cinéphage – Épisode 1 (Janvier 2018) http://enrevenantducinema.fr/2018/02/01/journal-dun-cinephage-episode-1-janvier-2018/ http://enrevenantducinema.fr/2018/02/01/journal-dun-cinephage-episode-1-janvier-2018/#respond Wed, 31 Jan 2018 23:47:56 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=2321

 

Cinéphiles, cinéphiles, mes chèr-e-s compatriotes,

Après vous avoir lâchement abandonné-e-s en plein milieu du bilan de l’année dernière, me voici de retour sur cet écran pour une énième tentative … Lire la suite...

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Cinéphiles, cinéphiles, mes chèr-e-s compatriotes,

Après vous avoir lâchement abandonné-e-s en plein milieu du bilan de l’année dernière, me voici de retour sur cet écran pour une énième tentative de rubrique régulière. Au menu de ce Journal d’un Cinéphage 1, heu… rien de bien original en fait : trois chroniques de films vus dans le mois, en l’occurrence un qui m’a laissé froid, un autre qui m’a réchauffé le cœur et un dernier qui a fait ressurgir, à son corps défendant, de bien vilaines frustrations cinéphiles. Et pour finir en beauté, un peu de placement de produit en lien avec ma plus grosse attente pour un mois de février qui s’annonce foutrement hallucinatoire.

 

Last Flag Flying de Richard Linklater, avec Steve Carell, Bryan Cranston et Laurence Fishburne

Face à Last Flag Flying, deux cas de figure : soit vous avez vu La Dernière corvée (The Last Detail, 1973), soit non. Hélas, j’appartiens à la première catégorie, et impossible d’aborder le nouveau film de Richard Linklater autrement qu’en le comparant à celui d’Hal Ashby. Basés tous deux sur des romans de Darryl Ponicsan, on comprend aisément que le réalisateur de Boyhood ait été attiré par le projet : les deux livres proposent, à 44 ans d’intervalle, une variation sur le même thème, soit trois personnages façonnés par l’armée et la guerre qui traversent les états-unis, mais à des époques différentes ; et si les protagonistes de Last Flag… ne sont pas exactement les même que ceux de The Last Detail, ils leur font écho par leur caractérisation et les années de plus au compteur.
Premier agacement : Dans le film de 1973, pur produit du Nouvel Hollywood, Ashby proposait un contre-champs assez déroutant à la guerre du Vietnam. Le road-movie traversait une Amérique fantomatique, sans repères après la guerre idéologique totale entre conservateurs réactionnaires et utopies libertaires qui s’est cristallisée autour du conflit, laissant au final les deux camps moribonds. Pas très original pour l’époque, me direz-vous ; sauf qu’en empruntant le regard de trois militaires de carrière désabusés qu’on aurait toutes les peines du monde à rattacher à l’un ou l’autre camp, le réalisateur proposait un éclairage pour le moins original. Et plus le film avançait, plus on prenait conscience de l’étendue des dégâts, avec un sentiment désagréable de gâchis et d’impuissance. Las, le film de Linklater a toute les peines du monde à confronter ses personnage à autre chose que la grande supercherie de la chose militaire, qu’ils vont d’ailleurs finir par embrasser à nouveau après l’avoir rejetée viscéralement en revenant du Vietnam. Et si le spectateur ressent à nouveau une impression de gâchis, c’est parce que le réalisateur a choisi de laisser hors-champs l’Amérique de George W. Bush que les personnage traversent sans jamais vraiment s’y confronter.
L’autre problème du film, c’est d’avoir casté Steve Carell. Soyons clairs : je trouve que c’est un acteur de comédie épatant, et je soutiens sans réserve ses incursions dans un registre plus sérieux 2 ; sauf lorsque ces deux aspects se télescopent. La séquence du train, où nos trois vétérans, hilares, partagent leurs souvenirs avec un jeune soldat, m’a fait littéralement décrocher du film. L’espace d’une scène, c’est le personnage débile que l’acteur incarnait avec brio dans les deux Anchorman d’Adam McQuay qui ressurgit, détruisant de fait la crédibilité de son jeu pour le reste du métrage. À côté de ça, même si la performance de Nicholson dans The Last Detail reste inégalée, celles de Bryan Cranston et Laurence Fishburne n’ont pas à rougir de la comparaison.

 

Pentagon Papers de Steven Spielberg, avec Meryl Streep et Tom Hanks

Le film se situe dans au début des années 70, mais nous ne sommes pas dupes : un président paranoïaque et roublard, la liberté de la presse menacée, le sempiternel combat entre le droit à l’information et le secret d’état, c’est de l’Amérique contemporaine qu’il s’agit. Avant de plonger au cœur du sujet, permettez-moi une petite digression. J’ai grandi dans les années 80, au milieu des blockbusters réalisés ou produits par Steven Spielberg. Ce qui explique à la fois une affection particulière pour le cinéma populaire étasunien et un rejet viscéral des premières velléités historicistes du réalisateur. Non, définitivement, l’idée saugrenue de filmer la Shoah en utilisant les codes du cinéma d’entertainment, ou la représentation du Débarquement en mode « la guerre comme si vous y étiez », très peu pour moi. Beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts avant que je ne me laisse à nouveau séduire par son cinéma, jusqu’à ce que Lincoln enfonce le clou : Steven Spielberg est devenu un grand cinéaste américain, dont le regard compte autant que celui de Clint Eastwood.
Ce qui fascine d’emblée avec Pentagon Papers, c’est que le réalisateur refuse avec malice les codes du film de presse à l’américaine. Point de grandiloquence ici, le Post de Meryl Streep, dirigé par Tom Hanks, démarre la course au scoop avec une bonne longueur de retard, et n’entre réellement dans la danse qu’après les déboires judiciaires du New York Times. Et avec un tout petit peu d’opportunisme, pour ne rien gâcher. Spielberg préfère travailler en marge de son sujet, et s’il représente la contre-culture et les mouvements contestataires sous forme de clichés un tantinet agaçants, il accorde une place essentielle à ses personnages féminins. Évidement, il y a celui de Meryl Streep, qui va devoir s’émanciper de son temps et de son milieu en affrontant les fantômes de son père et de de son mari, leurs encombrantes amitiés politiques et une armada de conseillers mâles qui entendent lui dicter sa conduite. Comme on s’y attend, le personnage de Tom Hanks va l’accompagner dans cette quête, mais pas en la prenant par la main. C’est sa patronne, il travaille pour elle en tant que rédacteur en chef, et cette situation ne lui pose pas le moindre problème tant que chacun tient sa place. Et pour le coup, ce n’est pas l’expression du machisme de l’époque, bien au contraire : son personnage est le seul à ne pas la ramener à sa condition de femme, et s’il est aussi dur avec elle au début du film, c’est seulement qu’elle n’assume pas – encore – son rôle de patronne de presse. On passera sur quelques maladresses, comme cette stagiaire qui l’accompagne dans les couloirs du tribunal et l’admire un peu trop ouvertement, ou sur la haie d’honneur féminine qui l’escorte à sa sortie. Rappelons tout de même que le film a été mis en images plusieurs mois avant que l’affaire Weinstein n’éclate, au cas où des bien mal-pensants souhaiteraient taxer Spielberg d’opportunisme. Et cinématographiquement, quelle riche idée de nous avoir épargné la traditionnelle scène de procès. C’est dans la salle de rédaction que les journalistes apprendront, de la bouche de l’unique rédactrice du journal, le verdict de la Cour Suprême. Une scène magnifique, du même tonneau que la conclusion de Lincoln.

 

Fireworks, d’Akiyuki Shimbo et Nobuyuki Takeuchi

Tiens, puisque je parlais plus haut de découvrir un film à travers le prisme d’un autre, la sortie française de Fireworks résume assez bien le chemin de croix de l’amateur de cinéma japonais contemporain. Entendons-nous bien : je n’ai rien ni contre le film d’Akiyuki Shimbo et Nobuyuki Takeuchi, ni contre son distributeur, la société Eurozoom qui a toujours été un grand défricheur dans ce domaine. Le problème, c’est qu’ils doivent se sentir bien seuls. Très à la mode au mitan des années 90, avec en fer de lance les œuvres de Kitano et du studio Ghibli, on constate, vingt et quelques années plus tard, que le vent a tourné. Le cinéma Coréen l’a progressivement supplanté dans le cœur des distributeurs – et donc, des spectateurs –, et aujourd’hui, on se retrouve dans une situation pour le moins embarrassante : le seul cinéma japonnais qu’on peut voir sur grand écran est totalement déconnecté de ce qui se passe là-bas. Pour limiter les risques, les distributeurs misent sur les vieilles gloires festivalières qui, à l’exception du prolifique Kiyoshi Kurosawa, n’ont plus grand-chose d’intéressant à dire sur leur époque et leur pays. Vous trouvez que j’exagère ? Sérieusement, Naomi Kawase a-t-elle fait un bon film depuis l’envoûtant Shara ? Le nombrilisme kitanienne intéresse encore quelqu’un ? Doit-on réduire l’animation japonaise au moralisme takahatien, qui, depuis quelques années, a contaminé le cinéma de son coreligionnaire et celui des « héritiers » du studio Ghibli, Mamoru Hosoda en tête ?
Vous allez me dire, c’est la dure loi de la distribution : si on met de côté les cinématographies qui rapportent (en gros, le francophone européen et l’étasunien), le nombre de créneaux qui restent pour le tiers-monde du septième art (Amérique du sud, Asie, Afrique, Europe) est sacrément limité et incite à la prudence. Résultat des courses, la poignée de doux-dingues qui s’intéresse au cinéma japonais d’aujourd’hui n’a plus qu’à se tourner vers le marché de la vidéo. Mouais, sauf que là aussi, c’est un peu la misère. À l’exception des pachydermes sus-cités, peu de films originaux sortent chez-nous, et pas forcément dans les meilleures conditions. Non, franchement, pour avoir une idée de la production récente, il vaut mieux sortir son dico et traverser la Manche ou – et dieu sait que ça me fait mal de le dire – se rabattre sur le téléchargement illégal.
Mais revenons à nos moutons. À ma grande surprise, j’ai découvert dans Les Cahiers du Cinéma 3 que Fireworks était en fait le remake d’un téléfilm des années 90, encore très populaire au pays du soleil levant. Mieux, la séquence centrale du métrage, celle de la gare où les rêves adolescents viennent se fracasser sur la réalité du monde adulte, est une reprise plan par plan de l’original. Voilà. Comment, c’est tout ? Oui, sauf que ce n’est pas la première fois : il y a deux ans, j’ai découvert que le très sympathique Hana et Alice mènent l’enquête de Shunji Iwai, distribué par… Eurozoom, évidement, était en fait le prequel d’un film live de 2004, les deux actrices d’origine prêtant leurs voix aux doubles animés de leurs personnages. Inutile de préciser qu’il n’est jamais sorti chez nous, du moins légalement, et qu’il apporte un éclairage et une profondeur essentiels au film de 2016.
Sinon, bien qu’un cran en dessous de Your Name, Fireworks travaille avec bonheur les même thématiques, celles de la confrontation du temps réel aux « autres temps », qu’ils surgissent du passés ou, comme ici, qu’ils appartiennent aux chemins non empruntés du présent. Et croyez-moi, c’est autrement plus passionnant que la nostalgie réactionnaire du dernier Miyazaki 4.

Un peu de merchandising :

Connaissez-vous les univers joyeusement vénéneux de Bertrand Mandico ? En attendant avec une impatience folle la sortie en salle de son premier long-métrage le mois prochain (voir bande-annonce ci-dessous), et d’ici à ce qu’un éditeur nous propose une belle édition d’Hormona que j’ai lamentablement raté il y a deux ans, c’est le moment idéal pour se plonger dans ses premières œuvres. Pour une somme modique, vous pouvez acquérir un double DVD malicieusement appelé Mandico in the Box qui renferme, sinon son âme, au moins quelques aspects de sa personnalité déjantée. Les courts-métrages du réalisateurs sont d’une beauté proprement foudroyante et ouvrent tout un tas de portes dérobées sur l’autoroute de la cinéphilie mainstream. Bref, Mandico in the Box, c’est indispensable – et toujours disponible chez l’éditeur, Malavida, ce qui ne saurait durer !

Prochainement sur cet écran :

 

1 Toute ressemblance avec un fanzine moribond consacré au cinéma de genre n’est bien évidement pas fortuite pour un sou.
2 Il est épatant dans le Foxcatcher de Benett Miller, aux côtés de Channing Tatum et Mark Ruffalo.
3 Les Cahiers du Cinéma n°740 – janvier 2018, p.43. Sur le foisonnement du jeune cinéma japonais, on se reportera à l’état des lieux dressé par Stéphane du Mesnildot dans le n°715 (octobre 2015).
4 C’est ce qu’on appelle l’art de se faire des ami-e-s !

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The land of hope de Sono Sion http://enrevenantducinema.fr/2013/04/29/the-land-of-hope-de-sono-sion/ http://enrevenantducinema.fr/2013/04/29/the-land-of-hope-de-sono-sion/#respond Sun, 28 Apr 2013 22:36:18 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=1581 Sur un air de fin du monde…

Alors que ses œuvres commencent enfin à arriver chez nous, le cinéphile a de quoi rester perplexe face au cas Sono Sion. On … Lire la suite...

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the-land-of-hope2Sur un air de fin du monde…

Alors que ses œuvres commencent enfin à arriver chez nous, le cinéphile a de quoi rester perplexe face au cas Sono Sion. On pense à Takashi Miike, pour la boulimie, ou à Kiyoshi Kurosawa, pour l’éclectisme. Poète, performer, réalisateur de films d’horreur, de polars vénéneux et sensuels, de fresques feuilletonantes, l’insaisissable auteur de Suicide club est passé maître dans l’art de brouiller les pistes. A peine remis du choc Guilty of romance, voici que débarque The land of hope, la première œuvre de fiction consacrée à la catastrophe de Fukushima. Abordant ce sujet délicat avec beaucoup d’intelligence et de subtilité, le réalisateur nous plonge dans un Japon qu’on était loin d’imaginer.
Les premiers plans du film nous montrent la banderole qui orne fièrement l’entrée de Nagashima*, « la ville de la centrale nucléaire ». On voit ensuite des vaches dans une étable, un parterre de fleurs devant une maison, un jet d’eau, des cultures… Le spectateur connaît l’histoire et hoche la tête d’un air entendu : la centrale va exploser et empoisonner tout ça, comme en 2011. Sauf qu’au passage, il oublie une chose essentielle : la main qui nourrit les bêtes, agence les fleurs, manie le tuyau d’arrosage ou ramasse les brocolis. Oups. Les médias ramènent systématiquement un accident nucléaire – ça marche en fait pour toutes les catastrophes – à un niveau de radiations, un nombre de victimes et à son impact écologique. En prenant soin de déshumaniser l’ensemble, comme pour nous faire oublier qu’on s’est un peu tiré une balle dans le pied en vendant notre âme à la fission de l’atome. A l’heure d’aujourd’hui, impossible d’aborder la catastrophe de Fukushima directement, la blessure n’est pas encore cicatrisée. Nous nous retrouvons donc propulsés dans un futur proche, où un autre tremblement de terre et un autre tsunami vont frapper une autre centrale. Pas question non plus de désigner frontalement un (ou des) coupable(s), le scénario est autrement plus fin que cela. Oh, bien sûr, les médias, le gouvernement et les représentants locaux en prennent pour leur grade, mais par petites touches, à travers une télé allumée dans un coin, ou une discussion avec des personnages secondaires. Également pointée du doigt, cette incroyable capacité qu’ont nos contemporains à s’habituer au pire, à ne s’inquiéter que quelques temps avant que la routine ne reprenne ses droits, et que, en moutons bien dressés par le discours officiel, nous retournions paisiblement à nos petites affaires, comme si de rien n’était. Tout cela est relégué en toile de fond. L’histoire préfère s’intéresser à trois couples : les propriétaires de l’exploitation agricole, des personnes âgées qui ont toujours vécu ici – comme leurs parents avant eux –, leur fils et son épouse, qui auraient dû logiquement prendre la relève, et leurs voisins, un tout jeune couple à peine sorti de l’adolescence. En explorant l’impact de la catastrophe sur leurs vies, Sono Sion donne à son film une dimension universelle et ne se laisse jamais étouffer par son sujet. Les autorités, aveuglées par les codes et les règles, ont placé une barrière en plein milieu d’une rue pour marquer la zone contaminée. D’un côté, la population est évacuée à cause des radiations dangereuses. De l’autre, pas de problèmes, vous pouvez continuer à vivre normalement. Cette décision, aussi arbitraire que stupide, va trouver écho dans les choix que chacun devra faire : Le père, au crépuscule de sa vie, refusera de partir alors qu’il connaît parfaitement les conséquences de son acte – plus jeune, il militait contre l’implantation de la centrale. C’est ici que s’est déroulé sa vie, et c’est le dernier repère de son épouse qui perd la la tête. Leur fils, lui, est un éternel indécis. Il ne sait pas s’il doit rester ou fuir, suivre sa femme enceinte dans ses délires paranoïaques ou écouter des médias qui se veulent rassurants. Le couple adolescent, lui, brave les interdictions pour tenter de retrouver les parents de la jeune fille dans une zone dévastée par le tsunami, même s’ils savent que cela ne sert à rien. Trois chemins qui ont en commun la disparition du passé, et l’impossibilité de revenir en ces lieux où tout était pourtant si simple, mais qui sont aujourd’hui irrémédiablement inaccessibles.
La réalisation est quelque fois inégale, à l’image de l’habillage sonore du film : d’un côté un travail remarquable au niveau des ambiances – le vent qui souffle, et apporte avec lui les radiations mortelles, les compteurs Geiger, les explosions – malheureusement contrebalancé par l’utilisation systématique de musiques larmoyantes, grossières et inutiles. A l’opposé, l’utilisation de courtes ellipses apporte à certaines séquences une densité émotionnelle incroyable, comme lorsque la jeune fille, sans nouvelles de ses parents, découvre dans le centre de secours une pièce tapissée de messages laissés par des survivants à la recherche de leurs proches. Citons également les trois conclusions successives du film, une par couple, absolument terrifiantes sans que jamais, aussi paradoxal que cela puisse paraître, on songe une seconde à remettre en question le choix d’un titre optimiste, « le territoire de l’espoir ». Sans hésiter, un des plus beau film de cette année.
Quel dommage que le cinéma japonais soit proprement ignoré chez nous depuis une dizaine d’années, car une nouvelle génération d’auteurs, aussi bien en animation qu’en « live », ont des choses sacrément intéressantes à nous dire sur le monde. Espérons que des distributeurs français continuent à explorer l’oeuvre de ce génial iconoclaste, et remettent ce grand pays de cinéma au goût du jour. Je profite de cet article pour vous conseiller le dernier numéro de l’excellente revue Torso, entièrement consacré à Sono Sion. Tout simplement indispensable ! Pour le commander, visitez leur blog ici.

The land of hope, de Sono Sion, 2013, Japon, avec Isao Natsuyagi, Jun Murakami, Megumi Kagurazaka.

* Ville imaginaire, contraction de Nagasaki, d’Hiroshima et de Fukushima.

 

 

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Détective Dee: le mystère de la flamme fantôme, de Tsui Hark http://enrevenantducinema.fr/2011/04/29/detective-tsui-le-mystere-de-la-province-disparue/ http://enrevenantducinema.fr/2011/04/29/detective-tsui-le-mystere-de-la-province-disparue/#respond Fri, 29 Apr 2011 21:32:31 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=322

Détective Tsui : le mystère de la province disparue

Emprisonné depuis huit années pour s’être opposé à sa régence, Dee Renjie se voit chargé par l’impératrice Wu Ze Tian d’enquêter … Lire la suite...

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Détective Tsui : le mystère de la province disparue

Emprisonné depuis huit années pour s’être opposé à sa régence, Dee Renjie se voit chargé par l’impératrice Wu Ze Tian d’enquêter sur la mort mystérieuse de deux dignitaires du royaume. Malgré son passé de dissident, il retrouve provisoirement la liberté et sa fonction de juge, ce qui semble déplaire aux mystérieux assassins qui croiseront plusieurs fois sa route. Pourquoi lui? Aussi inflexible qu’elle soit, Wu Ze Tian sait qu’il est le meilleur dans sa partie et qu’il a de bonnes chances de démêler l’intrigue avant l’officialisation de son règne. Par contre elle lui colle dans les pattes un charmant garde-chiourme et un ancien collègue de boulot psychorigide.
Au niveau technique, passons rapidement sur des CGI pas toujours abouties et une poignée d’inserts vidéo déplaisants : le réalisateur le regrette autant que nous mais c’était une contrainte financière. Surtout, cela ne pèse pas lourd par rapport au souffle épique et à la fluidité du spectacle qui nous est proposé. Dans un style très serial, l’intrigue rebondit d’indice en indice et donne au film un rythme qui, combiné à des scènes martiales impeccables, entraîne le spectateur vers une extase cinéphiliques qu’il n’avait pas ressenti depuis longtemps. J’exagère? Prenons une autre histoire de détective comme le récent Sherlock Holmes de Guy Ritchie : en mettant de côté la trahison du personnage littéraire, on avait affaire à un petit film correct de prime abord, aux personnages attachants mais à l’intrigue inintéressante. En fait, ce n’est pas tant l’histoire que son traitement qui est à blâmer : Sherlock enchaîne les indices sans que le spectateur ait la moindre chance de « mener l’enquête » avec lui, jusqu’à l’inévitable scène explicative qui, à ce stade du film, nous laisse froid. C’est une conséquence fâcheuse de la « blockbusterisation » du cinéma populaire : trop souvent, il prend le spectateur pour un attardé mental et, niant sa capacité à suivre une intrigue complexe, l’empêche de participer à l’aventure qu’il est venu voir 1. Malgré le fossé culturel séparant les bons petits occidentaux que nous sommes de la Chine impériale du VIIème Siècle, Tsui Hark nous invite à partager une histoire tout à fait lisible malgré des enjeux narratifs complexes. Autre bonne surprise, le film regorge de scènes d’actions d’une belle originalité, aussi bien sur le papier que dans leur mise en scène. Citons en vrac un combat souterrain à coup de barques et de troncs d’arbres, une chorégraphie somptueuse qui prouve qu’on peut rester sensuelle en esquivant des volées de flèches, et un improbable duel entre le détective et des cerfs.
Mais Détective Dee est plus qu’un bon divertissement : il pose un regard critique sur la politique actuelle de la Chine. Depuis la rétrocession en 1997, l’industrie cinémato-graphique honkongaise connait une crise sans précédent avec la fuite du petit personnel pour les États-Unis et la chute drastique des investissements. Certains, comme Johnnie To et sa société Milkyway Image, garantissent leur liberté en travaillant avec des micro-budgets et une inventivité qui force le respect. D’autres, comme Zhang Yimou, ont préféré accepter les fonds de la République Populaire de Chine et les ajustements idéologiques « suggérées » qui allaient avec. Résultat : la soupe propagandiste qu’ils nous servent sans rougir est passablement indigeste. Après son compatriote John Woo (le monumental Les Trois Royaumes), Tsui Hark prouve qu’il existe une voie intermédiaire qui n’est pas sans rappeler les « contrebandiers » de Scorsese 2. Accepter les fonds chinois était une nécessité vu l’ampleur du projet, mais si les contraintes qui en résultent semblent respectées, le réalisateur parvient à exprimer ses opinions de manière détournée : comment ne pas voir dans la période historique choisie, connue pour sa fermeté politique mais aussi pour ses progrès sociétaux, une allusion à la Chine contemporaine? A travers son indiscipline et sa spontanéité, le juge Dee incarne à la fois la vision personnelle du réalisateur – la ressemblance physique entre le personnage incarné par Andy Lau et Tsui Hark est flagrante – mais aussi le regard critique que pourrait poser la province de Hong Kong elle-même sur la République Populaire de Chine.
Sous cet éclairage, la dernière scène du film prend de l’ampleur : alors qu’il vient de lui sauver la vie, Dee demande à l’impératrice de rendre des compte devant son bâton de juge. Les courtisans s’offusquent devant tant d’impertinence, mais Wu Ze Tian les congédie et s’agenouille devant l’arme du détective. Elle reconnait avoir utilisé des procédés impardonnables pour accéder au trône, et le juge lui demande instamment d’emprunter un chemin plus vertueux et plus juste envers son peuple. Hu Jintao, si tu nous entends…

1 Fort heureusement, ce n’est pas systématique : voir The Dark Knight et Inception de Christopher Nolan.

2 Dans son excellent documentaire de 1995 Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain, il rend hommage à une poignée de réalisateurs américains qui parvenaient, au début des années 50, à critiquer le maccartysme de manière détournée au nez et à la barbe des censeurs officiels. Citons par exemple Nicholas Ray avec Johnny Guitare.

Détective Dee: le mystère de la flamme fantôme, de Tsui Hark, Hong Kong, 2010 avec Andy Lau, Bingbing Li, Tony Leug Ka Fai, Carina Lau

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Animation, poule mouillée ! http://enrevenantducinema.fr/2011/01/27/animation-poule-mouillee-2/ http://enrevenantducinema.fr/2011/01/27/animation-poule-mouillee-2/#comments Thu, 27 Jan 2011 15:31:43 +0000 http://enrevenantducinema.free.fr/?p=209 Une vie de chat de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli
Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi

Quel est le point commun entre un « long-métrage » sorti du studio … Lire la suite...

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Une vie de chat de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli
Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi

Quel est le point commun entre un « long-métrage » sorti du studio Folimage et la dernière production Ghibli? Pas les moyens mis en œuvre, c’est sûr! A ma gauche, un des plus prestigieux studio japonais qui a fournit une tripotée de merveilles et généré un tel engouement mondial que le géant américain Disney en a tremblé. A ma droite, euh… ben le seul studio pérenne au pays du joyeux amateurisme…



Ah ça, en France, des pointures on en a toujours eu! Des Grimault, Laloux, Ocelot, Chomet, Satrapi, j’en passe et des meilleurs… Ce qui manque par contre, c’est une industrie digne de ce nom pour les soutenir et promouvoir leurs œuvres. Un exemple du décalage ? Si au Japon Isao Takahata est considéré comme un immense réalisateur alors qu’il ne dessine pas, le grand René Laloux a perdu une bonne partie de sa vie à expliquer aux financeurs sceptiques que ce n’est pas parce qu’il ne jouait pas des crayons en personne qu’il ne pouvait pas réaliser un film d’animation. Résultat des courses, sa filmographie ne compte que trois longs-métrages et onze courts en 30 ans d’activités, le tout réalisé dans des conditions souvent misérables…
Le développement du studio valentinois Folimage a donné énormément d’espoirs à la profession : fondé par Jacques-Rémy Girerd en 1981, il se compose aujourd’hui d’une branche longs-métrages, une filière séries télé, une autre dédiée aux courts, plus une école, une association d’accompagnement pédagogique, et même un festival. C’est ce qui s’appelle combler un vide. Côté courts et séries, rien à redire : de la qualité et de l’audace, et c’est d’ailleurs par ce biais que Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli ont fait leurs premières armes. Par contre, les longs-métrages déçoivent. Dès La prophétie des grenouilles (J-R Girerd, 2003), quelque chose n’allait pas : trop moralisateur et trop dense, comme si le réalisateur avait voulu tout mettre dans son film. Depuis, l’ouverture aux autres réalisateurs tarde à venir : Jacques-Rémy Girerd prévoyait qu’un film sur deux serait signé de sa main mais on en est plutôt à trois sur quatre : Mia et le Migou a suivi, et Tante Hilda est prévu pour 2013. S’intercale donc Une vie de chat cette année, qui tient d’ailleurs plus du moyen métrage que du long vu qu’il a fallu lui accoler un court métrage – fort sympathique, d’ailleurs – pour atteindre les 1h10 réglementaires.
Le film commence très bien : le graphisme est original et plaisant, l’animation est au cordeau et les enjeux scénaristiques proposés particulièrement intéressant : une petite fille qui ne parle plus depuis le décès de son père, une mère policière surchargée de boulot qui la délaisse pour courir après l’assassin de son mari, un chat qui ne parle pas et se comporte comme un chat – il lui ramène des lézards de ses escapades nocturnes et mène une double-vie avec un monte en l’air à l’ancienne particulièrement attachant… Bref, du tout bon. Jusqu’à l’apparition des méchants… Et là, c’est le drame : ils sont caricaturaux, mal doublés et surtout bénéficient de dialogues affligeants ; on nous promettait des clins d’œil à Tony Soprano et on se retrouve avec du sous-Audiard qui tombe à plat. Et a qui doit-on ce ratage? C’est pas mon genre de balancer mais Jacques-Rémy Girerd est crédité ici en qualité de producteur et de dialoguiste… On sent que le patron de Folimage reprend progressivement la main sur le projet : une poursuite sur les toits qui n’en finit plus et débouche sur de l’ennui – un comble en regard de la durée du film ! – et l’abandon de toute originalité au profit d’un conformisme qui frise le ridicule : le cambrioleur et la flic se mettent à la colle, la petite fille reparle mais son discours est tellement stupide et infantile qu’on en regrette son mutisme, et tout rentre dans l’ordre établi avec une facilité déconcertante.
Étrangement, les auteurs sont conscient du problème qu’ils justifient par la tranche d’âge visée, à savoir 7-8 ans. Mauvaise réponse, surtout si l’on regarde de plus prêt leurs courts-métrages, d’une belle et franche audace, eux – voir Les tragédies minuscules. Il semble que l’espace de liberté au sein de Folimage ne concerne pas les longs-métrages. Quel gâchis.

Pour la seconde partie de cet article, je sais que je prends des risques: les productions estampillées Ghibli bénéficient d’un tel engouement qu’il devient presque dangereux de les critiquer. Pas plus tard que le semaine dernière, une connaissance me lance sur le sujet « T’as vu le dernier Ghibli? C’était trop bien! Super, les personnages, l’histoire, et la musique? Dès que je suis sorti de la salle, je suis allé acheter le CD! Il va repasser en VO bientôt mais je vais retourner le voir avant tellement c’est bien… » j’ai lâchement remis mon argumentaire dans mon pantalon, sentant poindre chez mon interlocutrice ce que j’appelle le « syndrome Amélie »*. Maintenant que la tornade est passée, je peux dire ce que j’ai sur le cœur.
Il y a trois catégories de films chez Ghibli : ceux signés Miyazaki – que j’aime énormément – , ceux signés Takahata – que je n’aime pas du tout – et ceux signés par les auteurs tiers. Là, c’est au cas par cas et Arrietty m’a franchement laissé sur ma faim. Comme pour le film de Folimage, cela partait bien : on retrouve les thématiques que Hayao Miyazaki, qui signe ici le scénario, avait développées dans son dernier long-métrage: un environnement enchanteur qui peut se transformer en piège dangereux et surtout une histoire d’amour contre-nature. Si les enfants de Ponyo sur la Falaise permettaient à l’auteur de Mon voisin Totoro d’aller au bout de son propos sans risquer de choquer ses contemporains, les protagonistes d’Arrietty sont des adolescents, ce qui implique d’aborder, même de manière fugitive, les enjeux sexuels de leur relation. La découverte de leurs sentiments donne lieu à deux scènes d’une grande beauté, tout en pudeur et en retenue. Mais c’est bien tout : très vite, l’histoire rattrape le film et nous impose un classique affrontement entre une méchante matérialiste aux motivations confuses et des gentils qui croient encore en leurs rêves d’enfants, eux. La magie née de la différence d’échelle de deux univers qui se télescopent fait place à des péripétie classiques et convenues. Tout rentre laborieusement dans l’ordre : Arrietty rencontre un amoureux potentiel à sa taille, la famille est sauvée grâce au jeune garçon qui devient… son ami (!), et même le chat, jusque là délicieusement ambigu, devient gentil! Il n’y a guère que la touchante scène d’adieu qui renoue quelque peu avec les enjeux de départ, mais c’est bien peu et surtout beaucoup trop tard…
On regrette l’audace et la maîtrise narrative qui caractérisaient Kiki la petite sorcière, film un peu oublié du studio qui traite du passage de l’enfance à l’age adulte. Miyazaki allait même jusqu’à mettre en scène la première relation sexuelle de son héroïne en la maquillant habilement en cascade à vélo. Du grand art…

*Lors de sa sortie en 2001, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, gigantesque escroquerie fomentée par un publicitaire opportuniste, a été ce qu’on peut appeler un produit particulièrement fédérateur. Lorsque quelques critiques ont timidement montré le caractère fascisant du film, ses défenseurs ont fait bloc et sont devenus extrêmement agressifs. Une amie de l’époque est allée jusqu’à me dire : « Tu n’as pas le droit de ne pas aimer Amélie Poulain », et il a fallu plusieurs mois avant de pouvoir aborder ce sujet sans risquer un mauvais coup.

Une vie de chat de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, Fr, 2010.
Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi, Japon, 2010.

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Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) de Apichatpong Weerasethakul http://enrevenantducinema.fr/2010/11/06/une-voix-dans-la-nuit/ http://enrevenantducinema.fr/2010/11/06/une-voix-dans-la-nuit/#respond Sat, 06 Nov 2010 14:22:11 +0000 http://enrevenantducinema.free.fr/?p=30

Une voix dans la nuit

Suite à la projection de Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) de Apichaptong Weerasethakul, il me reste une voix, celle de … Lire la suite...

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Une voix dans la nuit

Suite à la projection de Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) de Apichaptong Weerasethakul, il me reste une voix, celle de Thanapat Saisamar qui tient le rôle titre, une voix douce, une voix qui n’a pas peur, une voix surtout qui se mêle aux sons de la jungle, s’y perd et nous fait entrer dans la porosité du cinéma de Weerasethakul. Bien que l’oncle Boonmee sache aller vers la mort, on ne perçoit aucune violence, on perçoit un calme amusement, de même aucune intonation de surprise quand apparaissent fantôme et homme singe
Cette voix légèrement chuintante fait le lien entre le réel et les fantômes, entre le passé, le futur et présent, elle nous chuchote à l’oreille que tout va bien se passer quand la vie et sa finitude créent de l’angoisse, elle nous invite aussi dans ce cinéma vivant, vibrant, dont les plans magnifiques nous donnent l’impression d’être là au milieu du monde, elle nous invite à ressentir la nature, à entendre les bruits de la nuit, elle nous met dans un état d’éveil et d’endormissement dans le même mouvement, elle ne nous impose rien, nous propose juste de l’accompagner, avec nos propres sensations, comme sait si bien le faire le cinéma d’Apichatpong Weerasethakul. Une voix et un cinéma qui nous lavent du cynisme ambiant.
Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures), (Lung Boonmee Raluek Chat) d’Apichatpong Weerasethakul, 2009 avec Thanapat Saisamar, Jenjira Pongpas…

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