Espionnage – en revenant du cinéma http://enrevenantducinema.fr Tue, 24 Apr 2018 20:15:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Argo de Ben Affleck http://enrevenantducinema.fr/2012/12/29/argo-de-ben-affleck/ http://enrevenantducinema.fr/2012/12/29/argo-de-ben-affleck/#comments Sat, 29 Dec 2012 21:47:45 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=1383 « Argo fuck yourself » 1

Téhéran, novembre 1979. Des révolutionnaires iraniens envahissent l’ambassade américaine et prennent son personnel en otage. Six américains parviennent toutefois à s’enfuir discrètement et trouvent refuge chez … Lire la suite...

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« Argo fuck yourself » 1

Téhéran, novembre 1979. Des révolutionnaires iraniens envahissent l’ambassade américaine et prennent son personnel en otage. Six américains parviennent toutefois à s’enfuir discrètement et trouvent refuge chez l’ambassadeur canadien. Devant l’imminence de leur capture, l’agent de la CIA Tony Mendez propose un plan abracadabrantesque pour leur faire quitter le pays : les faire passer pour une équipe de tournage canadienne venue en Iran pour des repérages. Autant le dire tout de suite, la troisième réalisation de l’acteur Ben Affleck ne m’a pas convaincu. Alors que Gone Baby gone (2007) et The Town (2010) avaient de solides arguments, Argo se révèle inégal et somme toute un peu vain.
Acteur souvent décrié, Ben Affleck a surpris pas mal de monde en passant derrière la caméra. Il est vrai que de Armageddon à Daredevil en passant par inénarrable Pearl Harbor, sa filmographie renferme un nombre impressionnant de nanars de luxe dont les profits inégaux ont bien failli lui coûter sa carrière. Mais en creusant un peu on trouve tout de même des choses intéressantes, comme sa fidélité au trublion Kevin Smith qui lui offrit son meilleur rôle (Chasing Amy, 1997) et eut la bonne idée de lui présenter un certain Gus Van Sant. Ce dernier mis en image l’histoire qu’il avait imaginé avec son ami Matt Damon et leur offrit l’Oscar du meilleur scénario pour Will Hunting (1997). Suivant les traces de George Clooney, il se lance dans la réalisation dix ans plus tard avec de belles intentions, parfois empruntes de maladresse mais toujours sincères. Enfin, jusqu’à aujourd’hui…
Argo
a deux choses pour lui : l’idée que le cinéma puisse venir au secours de la réalité, car il ne s’agit pas d’une invention de scénariste mais bel et bien d’une histoire vraie, déclassifiée depuis la fin des années 90. L’achat d’un vrai scénario de SF dans la lignée de Star Wars (1977), le portage du faux-projet par un maquilleur et un producteur à la retraite, la location d’un bureau, la publicité dans Variety et même la soirée avec lecture du script, tout est rigoureusement authentique. Une idée jubilatoire et pleine de promesses qui va très vite passer au second plan. L’autre réussite indéniable du long-métrage, c’est sa première partie montrant la prise de l’ambassade et la réaction de Washington. Que ce soit la mise en scène, la montée de la tension, la violence de l’assaut et le rythme des discussions, c’est impressionnant de maîtrise.
Mais en endossant le costume de Tony Mendez, Affleck commet une erreur qu’il avait eut l’intelligence d’éviter dans ses deux premiers films : en n’apparaissant pas dans Gone Baby Gone – c’est son frère Casey qui y interprétait le rôle principal – et en faisant la part belle au personnage de Jeremy Renner, sorte de double maléfique, dans The Town. Ici, l’acteur porte sur ses seules épaules l’intégralité des enjeux de l’histoire. Les autres personnages sont réduits au rang de faire-valoir, malgré un casting impeccable. Et surtout, ça ne fonctionne pas. Il manque à l’agent de la CIA une épaisseur et une humanité qui interdisent toute empathie de la part du spectateur. Et ce ne sont pas ses difficultés familiales – à peine esquissées d’ailleurs – qui y changeront quoi que ce soit. Le personnage est tellement vide que ses doutes sonnent creux et nous éloignent un peu plus du film. A l’ouverture magistrale évoquée plus haut succède un enchaînement de séquences aussi attendues que mal filmées. Le suspens est maintenu artificiellement avec des procédés qui feraient rougir un scénariste de Julie Lescaut, comme lorsque les gardes de l’aéroport courent après un avion de ligne alors qu’il leur aurait suffit de téléphoner à la tour de contrôle pour en interdire le décollage. J’en passe, et des meilleurs…
Toutefois, n’enterrons pas la carrière de réalisateur de l’ami Ben. Argo prouve une fois encore qu’une bonne idée ne suffit pas à faire un bon film. Considérons qu’il s’agit d’un simple faux pas, et attendons la suite avec bienveillance. Et puis ça sera toujours mieux que le prochain Michael Youn, vous pouvez me croire – j’ai découvert l’affiche de son Vive la France il y a quelques jours et j’ai failli en régurgiter mon foie gras…

1 C’est ce que répond le producteur du faux film (Alan Arkin) à un journaliste zélé qui le harcèle pour avoir des informations.

Argo de Ben Affleck, EU, 2012, avec Ben Affleck, Brian Cranston, John Goodman…

 

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Skyfall de Sam Mendes http://enrevenantducinema.fr/2012/11/01/skyfall-de-sam-mendes/ http://enrevenantducinema.fr/2012/11/01/skyfall-de-sam-mendes/#comments Thu, 01 Nov 2012 00:45:59 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=1133 Retour vers le passé.

James Bond a cinquante ans ! L’insubmersible franchise inspirée par les écrits de Ian Fleming a eu beau frôler la catastrophe à plusieurs reprises, elle est … Lire la suite...

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Retour vers le passé.

James Bond a cinquante ans ! L’insubmersible franchise inspirée par les écrits de Ian Fleming a eu beau frôler la catastrophe à plusieurs reprises, elle est toujours là, se réinventant sans cesse depuis que le cocktail misogynie-distanciation incarné par Sean Connery est passé de mode à la fin des années 60. Pour fêter dignement l’anniversaire de 007, Eon production nous propose ce vingt-troisième épisode – le troisième pour l’acteur Daniel Craig – qui a bien faillit ne pas voir le jour pour cause de banqueroute de la MGM fin 2009. Soyons honnête, je suis un incorrigible Bondophile depuis ma plus tendre enfance. A six ans, je fantasmais déjà devant l’affiche racoleuse du calamiteux Moonraker, c’est dire ! Je vais tâcher d’être le plus objectif possible, par respect pour mes fidèles lecteurs, mais ça va être dur. Par contre, je ne vais pas me gêner pour révéler des moments clef de l’intrigue, et pour celles et ceux que cela dérange, je me permets de vous orienter vers la critique exemplaire que Guillaume Loison a écrit pour TéléCinéObs 1.

Ses heureux producteurs le martèlent depuis des semaines : il s’agit du meilleur volet de la saga, avec un méchant d’anthologie, un Daniel Craig en pleine forme et un grand réalisateur derrière la caméra. Mouais, si Skyfall enterre sans problème l’épisode précédent, on est tout de même loin d’un Casino Royale. Et embaucher des « auteurs » comme Sam Mendes – dont les ambitions artistiques pourraient se résumer à un sac-plastique qui virevolte dans la rue (American beauty, 1999) – n’a pas été la meilleure idée de Eon production. Vu le cahier des charges de la franchise, il ne reste pas beaucoup de place pour l’ego d’un auteur. Pour mettre en image un Bond, il faut un artisan efficace et discret, capable de se mettre au service des producteurs – car les James Bond sont des films de producteurs par excellence – et d’exercer son art dans le cadre étriqué qu’on lui impose. Exemple parfait : Martin Campbell, qui ressuscita la franchise à deux reprises : en 1995 avec Goldeneye et surtout en 2006 avec Casino Royale. Cette relecture bienvenue des débuts de 007 dépoussiéra non-seulement le mythe en s’attaquant aux sources de la misogynie du personnage (au figuré… et au sens propre…), mais également la mise en scène de l’action 2. Deux choses que Marc Forster a eut la mauvaise idée de laisser tomber dans le poussif Quantum of Solace (2008), avec ses poursuites illisibles digne d’un Michael Bay et son scénario aussi emberlificoté qu’inintéressant. Mendes a d’ailleurs l’intelligence de rompre avec le filmage épileptique de son prédécesseur dès la séquence d’ouverture. Pour le reste, rien de transcendant mais rien de honteux non plus. On soulignera tout de même la photographie impeccable de Roger Deakins, en particulier dans la dernière partie du film.
Le scénario vise à remplir deux objectifs : rendre hommage au cinquantenaire de notre espion préféré et secouer l’architecture traditionnelle à laquelle nous sommes habitués. On louche donc sans vergogne sur The Dark Knight de Christopher Nolan, version allégée. D’un côté le héros brisé qui doit se reconstruire, de l’autre le trauma du jeune garçon qui perd brutalement ses parents. Et de nous ressortir le coup du méchant qui se laisse capturer parce que ça faisait partie de son plan, gimmick un peu éculé depuis le Avengers de Joss Whedon. Par contre, faire du personnage de M (Judi Dench, impériale) le cœur de l’intrigue est une vraie bonne idée.
C’est elle qui va focaliser la haine du méchant de service, un ancien agent désavoué puis abandonné par la patronne du MI6 – idée qui avait déjà été exploitée dans Goldeneye. Elle n’est pas tendre avec ses subordonnés, capable de les envoyer à une mort certaine sans sourciller parce que c’est son boulot, aussi ingrat qu’il soit. C’est d’ailleurs ce côté impitoyable et froid qui imprègne la première séquence du film où elle se retrouve indirectement responsable de la mort d’un agent, du flinguage de Bond et de la perte d’un disque-dur contenant la liste de tous les agents de l’OTAN infiltrés. Alors que son meilleur élément digère amèrement la pilule dans le stupre et l’alcool, le gouvernement britannique profite de la situation pour la pousser vers la sortie. Bond arrête de bouder lorsque les locaux du MI6 sont la cible d’un attentat, mais il est loin d’être au top-niveau quand sa chef le jette comme un mort de faim sur la piste de Silva (Javier Bardem, grand spécialiste des coupes de cheveux improbables). A partir de là, on déroule : pseudo-enquête à l’autre bout du monde, bagarre, coucherie avec la girl de service pour arriver jusqu’à Silva dont la première apparition, aussi sobre qu’efficace, est très réussie. Concours de tir pour savoir qui a la plus grosse, oups, raté et adieu Bérénice-la-potiche, la cavalerie arrive et hop! Le blondinet à la sexualité équivoque se retrouve en prison à Londres. Sauf qu’à ce moment, il reste une bonne heure de métrage…
Après l’évasion spectaculaire du méchant, le film prend une orientation inattendue. Bond enlève sa mère d’adoption et rejoint la propriété familiale perdue dans les Highlands à bord de la mythique Aston Martin DB-5 de Goldfinger. Pour y attendre son faux-frère jumeau là où tout a commencé et régler ces histoires de familles une bonne fois pour toute. Le film prend alors des allures de survival rural écossais, au cœur d’un paysage à la fois grandiose et terriblement mélancolique. Fini le smoking et le Walther PPK de service, ici on travaille au fusil de chasse et à la dynamite, et l’ombre du grand Sam Pekinpah n’est pas loin. Dommage que le personnage de Bardem s’affadisse au fur et à mesure que le film avance, en particulier lors du final qui y aurait gagné en émotion.

Anniversaire oblige, le spectateur attentif en aura pour son argent avec une série de clins d’œils assez fins et sympathiques : un réajustement de tenue à la Pierce Brosnan, un lézard géant qui rappelle les crocodiles de Roger Moore, l’écosse natale et la voiture de Sean Connery et même un final poignant qui fait écho au meilleur des Bonds, l’inégalable Au service secret de Sa Majesté de Petet Hunt avec l’injustement décrié George Lazenby (photo ci-contre). Par contre, à aucun moment il n’est fait allusion à Timothy Dalton. Acteur talentueux qui endossa le smoking à la mauvaise période mais qui, bien avant Craig, su insuffler des fêlures et une part de tragédie à son interprétation. Cet oubli est un lapsus révélateur tant dans Skyfall le personnage de Bond manque cruellement de densité. Simple spectateur, il donne l’impression de traverser l’intrigue à minima, jouant certes son rôle, mais sans souffle, sans passion, sans que ses déboires ne le touchent vraiment. C’est d’autant plus dommage que l’on sait depuis Millenium que Daniel Craig est bon acteur.

Pour conclure cette critique interminable (coucou Baptiste), on peut s’interroger sur les prochaines aventures de James Bond. En 2006, Eon décidait de dégraisser le mythe de ses fioritures obsolètes – les punch-lines ringardes, les gadgets, les personnages secondaires figés. A la fin de Skyfall, M est redevenu un homme, Q a réintégré son département et Moneypenny son bureau. Et le film de se conclure sur le mythique « Gun Barrel » mis au point par Maurice Binder pour James Bond 007 contre Docteur No Il y a cinquante piges. Cette pointe de nostalgie est fort sympathique, mais je souhaite bien du courage aux scénaristes du prochain opus pour rebondir dessus !

Skyfall de Sam Mendes, GB, 2012, avec Daniel Craig, Judi Dench, Javier Bardem, Bérénice Marlohe.

1 Je vous la livre telle quelle : « Action en cascade (correctement réglée par un Sam Mendes qu’on n’attendait pas à ce niveau), dérision et remise en cause – gentillette – du mythe : complet mais jamais étouffe-chrétien, ce James Bond du cinquantenaire exécute brillamment sa mission. La meilleure idée du film ? Imposer à 007 une rasade de modernité via un ennemi hacker (Bardem, excellent), sorte de Julian Assange démoniaque qui oblige le récit à se reconfigurer sans cesse, tout en repliant son héros dans ses retranchements virils traditionnels, le cristallisant par là même en dinosaure de blockbuster encore vert. Malin et jouissif ». Et je suis persuadé qu’il a été grassement payé pour ça…

2 Jusqu’au début des années 80, la saga servait de mètre-étalon aux films d’action anglo-saxons. L’émergence d’une « nouvelle vague » de réalisateurs comme John McTiernan (Piège de cristal, 1985) et l’assimilation des codes du cinéma d’action hong-kongais dans les années 90 ont beaucoup fait souffrir l’agent britannique dont les cascades et bagarres à l’ancienne finirent par lui donner un côté vieillot, pour ne pas dire ringard.

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La taupe de Thomas Alfredson http://enrevenantducinema.fr/2012/02/08/de-la-terre-plein-les-yeux/ http://enrevenantducinema.fr/2012/02/08/de-la-terre-plein-les-yeux/#comments Wed, 08 Feb 2012 12:57:46 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=844 De la terre plein les yeux

Un réalisateur suédois, des financements allemands, britanniques, français, des acteurs anglais, une histoire qui traite d’espionnage au niveau européen. Quand on voit ce film, … Lire la suite...

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De la terre plein les yeux

Un réalisateur suédois, des financements allemands, britanniques, français, des acteurs anglais, une histoire qui traite d’espionnage au niveau européen. Quand on voit ce film, on se dit que l’Europe du cinéma est aussi motivante que l’Union Européenne pour un travailleur grec.
On a l’impression que le réalisateur ne sait pas quoi faire du scenario qu’on lui a donné, qu’il s’est dit que pour insuffler un peu de rythme, un peu de vie il fallait varier au maximum la grammaire cinématographique mais tous les choix qu’il fait sont mauvais ou n’ont pas de raison d’être et plutôt que de donner du mouvement à l’ensemble le fige dans un décorum ridicule. On image Thomas Alfredson se dire « bon là c’est chiant, si je faisais un plan large puis un plan rapproché pour créer de l’intérêt, ça ne marche pas, si je jouais sur la focale, c’est guère mieux, allez, je vais faire se succéder des zooms sur les visages pour créer de la tension et j’envoie de la musique, ça ressemble toujours à un vieux téléfilm des années 50, peut-être qu’en faisant un long travelling qui passerait au-dessus d’un bâtiment pour plonger dans la rue, ça sert à rien mais avec un peu de chance le spectateur trouvera ça jolie… » mais ça ne marche pas, chaque scène pèse une tonne, le montage est fait en dépit du bon sens, chaque acteur joue pour lui-même, il en est de même pour les techniciens, chaque personne ayant participé à ce film semble avoir travaillé seule dans son coin, rien ne circule, rien ne se passe.
L’idée devait être de jouer sur un habillage très british, feutré derrière lequel se cachent des jeux cruels, des manipulations variées mais ça ne fonctionne pas, ça se voudrait crépusculaire mais c’est surtout poussiéreux, surjoué, laid, déjà mort.
La mise en scène totalement aléatoire empêche de s’intéresser à l’histoire confuse, on ne comprend rien à rien, on finit rapidement par s’en foutre de ne rien comprendre et au bout d’une heure d’ennui où ma pensée partait vagabonder sur d’autres terrains, je n’ai pas réussi à aller au bout. Le plus grand mystère du film n’est pas de savoir qui est la taupe mais comment un cinéaste peut enchainer le troublant et prometteur Morse et ce film indigeste.
La taupe, (Tinker, Tailor, Soldier, Spy) de Thomas Alfredson, 2012, France, Allemagne, britannique avec Gary Oldman, Mark Strong, John Hurt…

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