Judd Apatow – en revenant du cinéma http://enrevenantducinema.fr Tue, 24 Apr 2018 20:15:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 40 ans : mode d’emploi de Judd Apatow http://enrevenantducinema.fr/2013/03/12/40-ans-mode-demploi-de-judd-apatow/ http://enrevenantducinema.fr/2013/03/12/40-ans-mode-demploi-de-judd-apatow/#respond Tue, 12 Mar 2013 12:28:57 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=1445 L’empêchement

La situation est posée très vite, un couple dont tous les deux fêtent l’anniversaire de leur quarante ans, qui ont deux enfants, une maison, des problèmes financiers, des difficultés … Lire la suite...

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L’empêchement

La situation est posée très vite, un couple dont tous les deux fêtent l’anniversaire de leur quarante ans, qui ont deux enfants, une maison, des problèmes financiers, des difficultés sexuelles, est-ce qu’ils s’aiment encore ? Est-ce qu’ils se désirent encore ? Lui pense à fuir, elle cherche des moyens de sauver leur couple. Nous sommes plongés très vite dans cette intimité qui sonne très juste mais ensuite le film paraît presque atone, sans tension forte, comme étouffé. On sait que dans la galaxie Apatow, ça fait des étincelles quand celui-ci rencontre un bon metteur en scène, par exemple Mottola pour Supergrave, ou David Gordon Green pour Délire Express, ces derniers sont meilleurs pour créer du rythme, de l’âpreté, ils savent donner un mouvement d’ensemble, une cohérence, un style. La grammaire cinématographique d’Apatow est sobre mais parfois un peu plate, ça manque de relief.
Dans 40 ans toujours puceaux ou En cloque : mode d’emploi, ça partait d’une description d’ados attardés qui passaient dans la vie adulte avec comme corollaire le couple, l’installation, les enfants, comme si c’était le seul choix possible avec des happy end où tout le monde s’aime, c’est le côté conservateur du cinéaste sauf si on en voyait l’ambiguïté, parce que ces personnages (et les films avec) semblaient toujours tellement plus joyeux, plus drôles avant.
On retrouve ici ces mêmes questions, vieillir, devenir responsable, etc. sauf que nous sommes quelques années plus tard et tout se passe mal, c’est souvent juste et drôle, c’est cru et direct dans la description des sentiments, ça frôle parfois la mièvrerie mais surtout Apatow ne peut s’empêcher de coller une fin une fin où tout s’arrange, où tout le monde se réconcilie, un nouvel enfant, un nouveau projet, la famille qui se rapproche, se resserre, alors que tout le film contredit cette fin, la violence des échanges, cette impression que tout le monde communique en se reprochant des choses sans cesse, etc.
Le réalisateur semble ne pouvoir se résoudre à la cruauté, à la dureté, avec cette impossibilité d’envisager que ça puisse être autrement, il faut toujours sauver la famille coûte que coûte même si manifestement ça ne marche pas vraiment, l’avortement ne semble pas exister comme option pensable (grâce soit rendue à des films comme Greenberg de nous montrer cela comme possible aux États-Unis), la séparation, l’infidélité, non plus. Tout se referme toujours sur la famille avec aucun extérieur, aucune ouverture sur autre chose. Pourtant on sent une angoisse profonde traverser le film mais le réalisateur ne se permet pas de la faire éclater, comme s’il cherchait avant tout à se rassurer lui-même en faisant ses films. Ce qui donne un ton bizarre, entre tendresse et amertume sans qu’on sente de réel regard sur la question.
Sinon les acteurs de la famille Apatow se portent toujours bien, Paul Rudd est comme d’habitude habité, et il faudra attendre qu’une Coppola ou qu’un Jarmusch le fasse jouer pour que la France le célèbre à sa juste mesure, Leslie Mann est elle-aussi toujours aussi juste, si on rajoute les petits rôles de Jason Segel, de Lena Dunham… cela confirme, ce qu’on savait déjà depuis dix ans, que c’est toujours dans la comédie que se trouve les meilleurs acteurs des États-Unis.
40 ans mode d’emploi (this is forty) de Judd Apatow, EU, 2013 avec Paul Rudd, Leslie Mann, john Lithgow, Megan Fox…

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Une soirée d’enfer de Michael Dowse http://enrevenantducinema.fr/2011/12/08/conscience-de-classe/ http://enrevenantducinema.fr/2011/12/08/conscience-de-classe/#respond Thu, 08 Dec 2011 18:32:05 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=710 Conscience de classe

Le titre du film (en anglais c’est un peu mieux Take me home tonight) crétin, l’affiche affreuse, les distributeurs français n’ont toujours pas compris ce qu’ils … Lire la suite...

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Conscience de classe

Le titre du film (en anglais c’est un peu mieux Take me home tonight) crétin, l’affiche affreuse, les distributeurs français n’ont toujours pas compris ce qu’ils distribuent (depuis Supergrave vendu avec la phrase « On veut du cul ») ne sachant pas à qui s’adresser avec la nouvelle comédie étasunienne et ne peuvent que dissuader le spectateur éventuel. Ce film, bien que mineur, n’est pas sans intérêt et vaut mieux que la façon dont il est vendu. Il reprend le schéma type du teen movie, deux losers vont à une fête en espérant ne pas rentrer seuls.
Les deux héros pourraient être les personnages de Supergrave quelques années après, soit Matt, intellectuel timide travaillant comme vendeur dans un magasin de vidéo en attendant mieux et Barry, obsédé sexuel qui se fait virer de son travail de vendeur automobile, ils représentent le jeune prolétariat américain précarisé et on comprend aussi qu’ils étaient des losers plus jeunes dans les années facs et lycées, le film travaille le parallélisme entre un déclassage au niveau du travail et une mise à l’écart sexuelle. Le meilleur de la nouvelle comédie américaine, suivant en cela le Clerks de Kevin Smith, est du côté des perdants, des chômeurs, des travailleurs, de ceux qui sont au bas de l’échelle sociale, cela de façon très explicite dans le très drôle Very Bad Cop qui est un hommage au prolétariat (The other guys comme le dit le titre anglais) mais aussi avec les personnages travaillant sans conviction dans le parc d’attraction d’Adventureland, les vendeurs du magasin de hi-fi de 40 ans toujours puceaux, l’agence de recouvrement où travaille le héros de Délire Express… Les héros sont les laissés pour compte, ceux qui ne gagnent pas par manque de motivation, par difficulté, ils sont les perdants de la compétition entre mâles pour rencontrer des femmes, ils sont les laissés pour compte de la guerre économique pour avoir un statut social et l’argent qui va avec, tous ces films mettent en avant avec justesse la relation entre pouvoir et virilité, ainsi cette scène d’une soirée d’enfer où le héros regarde ces fils de riche arrogants qu’on imagine être les anciennes stars de sa fac en se disant que ce sont eux qui vont diriger le monde, ainsi aussi cette boule de métal métaphore de ce monde dominé autant que des boules qu’il faudrait avoir grosses. Ce ne sont pas des films qui envisagent pour autant une révolte, les personnages sont trop paumés, trop à côté de la plaque pour ça, juste ils montrent avec acuité comment survivre en évitant la violence du monde, en refusant la compétition et le portrait qu’ils donnent des États-Unis est plutôt sombre et angoissé (au contraire de films faussement rebelles d’un certain cinéma indépendant étasunien comme Juno, Little miss sunshine ou les Winners).
Pour en revenir à une soirée d’enfer, le film peine à trouver sa cohésion, son rythme, il hésite entre la mélancolie du très beau Adventureland (surtout avec le personnage incarnée par Teresa Palmer, très bien en clone de l’étrange Kristen Stewart qui apportait toute sa tristesse au film de Greg Mottola) et le délire d’un Supergrave ou d’un Délire Express (sans avoir la force paranoïaque du premier ni l’humour drogué du second), il n’arrive pas à lier ces différentes approches, Michael Dowse ne fait pas de véritable choix, il oublie aussi en route le personnage de la sœur (Anna Faris, touchante) dont le destin pourrait être celui de la bonne épouse, effacée par son mari si drôle, si sûr de lui, si populaire, ce personnage aurait pu apporter une dimension féminine dans cette analyse des rapports de domination souvent vue du côté des hommes écrasés par d’autres hommes. Le film reste à l’état de projet, on perçoit ce qu’il aurait pu être au moment du vol de la voiture mais le cinéaste n’ose pas aller plus loin (comme le héros du film ?) dans cette volonté de foutre tout ce monde en l’air, le film s’arrête avant, y perdant en puissance. Les acteurs masculins (Topher Grace et Dan Fogler) manquent de personnalités et non pas la force de ceux de Supergrave qui en sont les modèles (Michael Cera et le grand Jonah Hill). Ils restent quelques moments étranges dans une fête de banquiers, quelques répliques assez drôle (« Je ne sais pas quoi faire maintenant. Je ne sais même pas quoi faire en attendant de savoir quoi faire de ma vie. – C’est à ça que sert la fac »), une bande son emballante et l’ensemble bien que cheap et non aboutie en fait un film nettement supérieur à la médiocrité de la majorité des comédies françaises (de Jet Set à RTT en passant par Safari et tant d’autres…) par l’absence de cynisme, par la tendresse dans le regard sur ces héros déphasés du cauchemar américain.
Une soirée d’enfer, (Take me home tonight) de Michael Dowse, 2011, EU avec Topher Grace,  Dan Fogler, Teresa Palmer, Anna Faris…

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Paul de Greg Mottola http://enrevenantducinema.fr/2011/03/07/greg-simon-nick-paul-et-les-autres/ http://enrevenantducinema.fr/2011/03/07/greg-simon-nick-paul-et-les-autres/#respond Mon, 07 Mar 2011 13:58:11 +0000 http://enrevenantducinema.free.fr/?p=248  

Greg, Simon, Nick, Paul et les autres…

L’affiche était trop belle : Greg Mottola, le réalisateurs le plus intéressant sorti de l’écurie Apatow met en scène un scénario de … Lire la suite...

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Greg, Simon, Nick, Paul et les autres…

L’affiche était trop belle : Greg Mottola, le réalisateurs le plus intéressant sorti de l’écurie Apatow met en scène un scénario de Simon Pegg et Nick Frost, le duo comique anglais le plus bandulatoire de ces dix dernières années. Hélas, la mayonnaise ne prend pas et le film, sympathique au demeurant, est loin de combler nos attentes.
Pensez-donc : d’un côté le réalisateur de Supergrave et de Adventureland, soit ce qui se fait de mieux en matière de comédie adolescente américaine. De l’autre, les acteurs déjantés du diptyque anglais d’Edgar Wright consacré aux genres de cinéma, Shaun of the dead et Hot Fuzz. Au milieu, un casting jouissif de seconds rôles issus des travaux précédents du réalisateur, comme le fidèle Bill Hader, ou encore Jason Bateman – un brin monolithique – et Jeffrey Tambor – tout simplement génial en auteur de SF blasé – réchappés de feu Arrested Development. Seth Rogen prête sa voix à l’extra-terrestre Paul et lui confère une épaisseur indéniable et un humour potache bienvenu. Certains gags sont hilarants, comme lorsque Paul redonne la vie à un oiseau sous le regard attendrit de nos deux anglais, avant de l’ingurgiter goulument en précisant que c’est meilleur quand c’est vivant.
Mais plus le film avance, plus l’intrigue se développe, plus le malaise s’installe. Déjà, la culture geek de nos héros est un peu réductrice : c’est une excellente idée de faire de Nick Frost un écrivain et de Simon Pegg un dessinateur – hommage direct à la littérature et à l’illustration britannique qui firent les beaux jours de la science-fiction anglo-saxonne. Mais leurs mépris pour la culture populaire américaine est un peu trop appuyé, comme lors des scènes au ComiCon. Plus grave, résumer la science-fiction étatsuniène à une poignée de lieux cultes et de films de Steven Spielberg* est tristement réducteur, et ce n’est pas l’hommage tardif aux Alien(s) de Ridley Scott de James Cameron via le cameo de Sigourney Weaver qui équilibre les choses.
Le vrai problème du film, c’est que les univers respectifs de Mottola – l’épopée héroïque d’adolescents ordinaires en route vers l’âge adulte – et de Pegg & Frost – clowns trentenaires flegmatiques, croisement improbable entre la culture populaire et les Monthy Python – ne fonctionne jamais. Conflit de génération? Pas seulement : l’originalité du réalisateur s’efface devant une intrigue passablement convenue qui réduit drastiquement les temps-morts et les pauses. Dommage, car c’est en investissant et en magnifiant ces moments que Greg Mottola a su nous séduire dans ses deux derniers métrages. Oublions vite ce faux-pas et rongeons notre frein en attendant de retrouver le duo anglais à domicile : après les films de zombies et les films d’action, Edgar Wright a prévu de les plonger en 2012 dans l’univers des films catastrophes…

*Notons au passage que les deux acteurs prêtent leur voix à Dupont et Dupond dans les adaptations à venir de Tintin, que réalisent Peter Jackson et… Steven Spielberg… Étrange coïncidence, non?

Paul de Greg Mottola, EU, 2011 avec Seth Rogen, Simon Pegg, Nick Frost, Jason Bateman, Jeffrey Tambor…

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