jeune public – en revenant du cinéma http://enrevenantducinema.fr Tue, 24 Apr 2018 20:15:36 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.8 Prochaînement sur vos écrans… ou pas (épisode 2) http://enrevenantducinema.fr/2011/10/29/prochainement-sur-vos-ecrans%e2%80%a6-ou-pas-episode-2/ http://enrevenantducinema.fr/2011/10/29/prochainement-sur-vos-ecrans%e2%80%a6-ou-pas-episode-2/#respond Sat, 29 Oct 2011 01:28:57 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=636 The hole de Joe Dante

La famille Thompson débarque à Bensonville après de nombreux déménagements. La mère, Susan, travaille dans un hôpital et élève seule de ses deux fils, Dane … Lire la suite...

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The hole de Joe Dante

La famille Thompson débarque à Bensonville après de nombreux déménagements. La mère, Susan, travaille dans un hôpital et élève seule de ses deux fils, Dane (17 ans) et Lucas (10 ans). Se liant d’amitié avec leur voisine Julie, les deux garçons découvrent dans la cave de leur nouvelle maison une trappe qui semble s’ouvrir sur un abîme sans fond…
On comprend aisément ce qui a séduit Joe Dante dans cette histoire. S’il n’a pas réalisé de véritable film d’horreur depuis Hurlements, son cinéma a toujours flirté avec un fantastique qui s’appuie sur les traumatismes de l’enfance – voir par exemple le segment qu’il réalisa pour le film à sketchs La quatrième dimension. Le trou sans fond qui se cache dans la cave de la maison a l’étrange capacité de rendre réelles les peurs enfouies de ceux qui se penchent au dessus, et chacun des trois protagonistes va devoir s’y confronter. Dane, le personnage central, est un adolescent sur le point de devenir adulte. La relation qu’il entretient avec son jeune frère est de nature conflictuelle : il refuse systématiquement de jouer avec lui et se laisse même aller à une certaine violence à son encontre. Avec sa mère, il se montre tantôt distant, tantôt possessif, et ce n’est qu’avec l’entrée en scène de Julie, sa jolie voisine qu’il va progressivement changer son rapport aux autres. En plus d’éveiller son désir, ce personnage permet au réalisateur de projeter son jeune héros dans l’avenir, recomposant une cellule familiale artificielle autour de lui. Julie devient alors sa compagne et Lucas représente son enfant à venir. Intelligemment, Joe Dante fait d’ailleurs en sorte que les personnages de la mère et de la voisine n’occupent jamais le même espace simultanément, sauf pour se relayer auprès de Dane.
Au fur et à mesure que les ténèbres du trou se répandent dans la réalité, le secret des déménagements à répétition de la famille Thompson se fissure. Si Lucas est terrorisé par les clowns, si Julie doit revivre un terrible accident qui coûta jadis la vie à sa meilleure amie, Dane doit affronter le fantôme de son père, un alcoolique qui les battait avant de finir en prison. Si la menace qui pèse sur eux est réelle – son père les retrouve régulièrement depuis sa cellule, et ne se prive pas de se rappeler à leur bon souvenir provocant immédiatement un nouveau déménagement – il doit surtout affronter une peur beaucoup plus insidieuse, celle de faire subir à son entourage ce que son père lui a infligé enfant. Au final, chaque personnage aura l’occasion d’affronter et de vaincre son traumatisme, lui permettant de regarder vers l’avenir sans être rongé par la culpabilité. Étonnamment, l’enfance malmenée reste un tabou dans le cinéma populaire américain, un peu comme s’il avait cinquante ans de retard sur la société dont il est sensé être le miroir. Joe Dante en tire un excellent « film d’horreur familial », comme Gremlins en son temps.
Lorsqu’il s’attelle à la réalisation de The Hole, le réalisateur n’a pas mis les pieds sur un plateau de cinéma depuis près de 6 ans. S’il y a bien une chose que Hollywood ne tolère pas, ce sont les échecs commerciaux à répétition, et malheureusement l’homme est coutumier du fait. Alors que la critique l’a toujours défendu, comment retrouver les faveurs du public lorsque The hole reste inédit chez nous, en salle ou en vidéo ? Reste que le spectateur curieux (et anglophone) pourra découvrir ce très bon film avec le DVD ou le Blu-ray sorti chez nos voisins anglais et vendu une bouchée de pain sur la toile. C’est toujours mieux que rien…
The Hole, réalisé par Joe Dante, 2009, Etats-unis, 1h38, avec Teri Polo, Chris Massoglia, Haley Bennett, Nathan Gamble…

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Cyclone à la Jamaïque d’Alexander Mackendrick http://enrevenantducinema.fr/2011/05/02/le-vieil-homme-et-lenfant/ http://enrevenantducinema.fr/2011/05/02/le-vieil-homme-et-lenfant/#respond Mon, 02 May 2011 13:03:57 +0000 http://enrevenantducinema.fr/?p=352 Le vieil homme et l’enfant

XIXème siècle. Face aux cyclones qui balayent la Jamaïque, un couple de planteurs organise le rapatriement de leurs enfants en Angleterre. Mais le bateau … Lire la suite...

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Le vieil homme et l’enfant

XIXème siècle. Face aux cyclones qui balayent la Jamaïque, un couple de planteurs organise le rapatriement de leurs enfants en Angleterre. Mais le bateau qui les transporte est arraisonné par des pirates qui, sans le savoir, embarquent les enfants avec le butin.

Amateurs de flibustiers séduisants et d’abordages épiques, passez votre chemin. Les pirates d’Alexander Mackendrick tiennent plus du truand à la petite semaine que du bandit magnifique, ce qui ancre d’emblée le récit dans un réalisme bienvenu. Par exemple, lorsqu’ils veulent faire avouer au capitaine anglais où il cache son argent, une fois que les menaces ont échouées, ils entreprennent de lui griller la plante des pieds. Pas de grandeur d’âme non plus chez les « civilisés » : ce même capitaine refuse de parler quand Chavez, le chef des pirates, ordonne à ses hommes de tirer sur la cambuse où les enfants sont enfermés. L’imagerie aventureuse qu’on associe habituellement à ce genre cinéma n’existe en fait qu’à travers le regard des enfants qui, oh joie! se comportent comme tel. Trop souvent, le cinéma nous les présente comme des adultes en miniatures, éludant leur spontanéité et leur cruauté. Mackendrick ne tombe pas dans ce travers, et même si il regrette de n’avoir pu aller au bout de son idée, à savoir raconter l’histoire exclusivement du point de vue des enfants, il donne à leur vision des choses une place au moins aussi importante qu’à celle des adultes.
L’autre tour de force du film, c’est de ne jamais passer sous silence les tensions sexuelles qui ne manquent pas d’apparaître. Parmi les otages, une adolescente, dans un premier temps inconsciente du désir qu’elle suscite, va entraîner une successions de réactions de plus en plus violentes chez l’équipage, atteignant son paroxysme dans la scène décrite plus bas. Mais très vite le réalisateur délaisse ce personnage pour se concentrer sur la relation trouble qui nait entre Sanchez et Emily – qui, elle, n’est encore qu’une enfant. Cela donne lieu à deux scènes particulièrement éprouvantes : la première nous montre l’équipage ivre mort descendre dans la cale où dorment les enfants. Le capitaine tente d’amadouer l’adolescente en espagnol*, et il n’y a aucune ambiguïté possible sur ses intentions. C’est finalement Emily qui, sentant la tension monter, mettra fin au coup de sang des marins en leur demandant de les laisser dormir. Sanchez jette alors un regard plein de de désir sur l’enfant et lui caresse la joue dans un geste là encore sans équivoque. Emily, réagissant instinctivement – elle ressent plus qu’elle ne comprend – mord violemment le marin qui dessaoule instantanément. Passe alors dans le regard du très bon Anthony Quinn un sentiment d’horreur et de dégoût de soi. Si le comportement de Sanchez peut être mis sur le compte de l’alcool, Mackendrick va plus loin dans une scène ultérieure : alors que les enfants, pensant que tout ceci n’est qu’un jeu, multiplient les farces au dépend du capitaine, ce dernier explose de colère et menace physiquement l’un des garçons. Emily s’interpose en frappant le marin qui la saisit et la plaque sur le pont. Passe à nouveau dans son regard la même pulsion sexuelle que lors de la scène décrite plus haut, sauf que cette fois il est à jeun, et la jeune fille se rend un peu plus compte de ce qui se passe. Le capitaine passera le reste du film à expier ce désir interdit en sur-protégeant les enfants en général et la petite Emily en particulier. Quitte à provoquer une mutinerie, puis à finir pendu pour sauver ce qui reste d’innocence en elle, endossant la responsabilité d’un meurtre qu’elle a  commis sous l’emprise de la fièvre et dont elle ne se souvient que partiellement.

Ce film, remarquable pour ce traitement honnête et rigoureux des personnages, est d’un modernisme étonnant. Inutile de dire que le réalisateur le paya très cher : En 1965, Hollywood était particulièrement conservatrice et puritaine, totalement sourde à la libéralisation des mœurs qui commençait à ébranler la société américaine.

* Avec beaucoup d’intelligence, les nombreux dialogues en espagnol du film ne sont pas sous-titrés, ce qui place le spectateur non-hispanophone dans la même situation que les enfants.

Cyclone à la Jamaïque (A high wind in Jamaica) d’Alexander Mackendrick, GB/EU, 1965 avec Anthony Quinn, Deborah Baxter, James Coburn…

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Animation, poule mouillée ! http://enrevenantducinema.fr/2011/01/27/animation-poule-mouillee-2/ http://enrevenantducinema.fr/2011/01/27/animation-poule-mouillee-2/#comments Thu, 27 Jan 2011 15:31:43 +0000 http://enrevenantducinema.free.fr/?p=209 Une vie de chat de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli
Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi

Quel est le point commun entre un « long-métrage » sorti du studio … Lire la suite...

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Une vie de chat de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli
Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi

Quel est le point commun entre un « long-métrage » sorti du studio Folimage et la dernière production Ghibli? Pas les moyens mis en œuvre, c’est sûr! A ma gauche, un des plus prestigieux studio japonais qui a fournit une tripotée de merveilles et généré un tel engouement mondial que le géant américain Disney en a tremblé. A ma droite, euh… ben le seul studio pérenne au pays du joyeux amateurisme…



Ah ça, en France, des pointures on en a toujours eu! Des Grimault, Laloux, Ocelot, Chomet, Satrapi, j’en passe et des meilleurs… Ce qui manque par contre, c’est une industrie digne de ce nom pour les soutenir et promouvoir leurs œuvres. Un exemple du décalage ? Si au Japon Isao Takahata est considéré comme un immense réalisateur alors qu’il ne dessine pas, le grand René Laloux a perdu une bonne partie de sa vie à expliquer aux financeurs sceptiques que ce n’est pas parce qu’il ne jouait pas des crayons en personne qu’il ne pouvait pas réaliser un film d’animation. Résultat des courses, sa filmographie ne compte que trois longs-métrages et onze courts en 30 ans d’activités, le tout réalisé dans des conditions souvent misérables…
Le développement du studio valentinois Folimage a donné énormément d’espoirs à la profession : fondé par Jacques-Rémy Girerd en 1981, il se compose aujourd’hui d’une branche longs-métrages, une filière séries télé, une autre dédiée aux courts, plus une école, une association d’accompagnement pédagogique, et même un festival. C’est ce qui s’appelle combler un vide. Côté courts et séries, rien à redire : de la qualité et de l’audace, et c’est d’ailleurs par ce biais que Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli ont fait leurs premières armes. Par contre, les longs-métrages déçoivent. Dès La prophétie des grenouilles (J-R Girerd, 2003), quelque chose n’allait pas : trop moralisateur et trop dense, comme si le réalisateur avait voulu tout mettre dans son film. Depuis, l’ouverture aux autres réalisateurs tarde à venir : Jacques-Rémy Girerd prévoyait qu’un film sur deux serait signé de sa main mais on en est plutôt à trois sur quatre : Mia et le Migou a suivi, et Tante Hilda est prévu pour 2013. S’intercale donc Une vie de chat cette année, qui tient d’ailleurs plus du moyen métrage que du long vu qu’il a fallu lui accoler un court métrage – fort sympathique, d’ailleurs – pour atteindre les 1h10 réglementaires.
Le film commence très bien : le graphisme est original et plaisant, l’animation est au cordeau et les enjeux scénaristiques proposés particulièrement intéressant : une petite fille qui ne parle plus depuis le décès de son père, une mère policière surchargée de boulot qui la délaisse pour courir après l’assassin de son mari, un chat qui ne parle pas et se comporte comme un chat – il lui ramène des lézards de ses escapades nocturnes et mène une double-vie avec un monte en l’air à l’ancienne particulièrement attachant… Bref, du tout bon. Jusqu’à l’apparition des méchants… Et là, c’est le drame : ils sont caricaturaux, mal doublés et surtout bénéficient de dialogues affligeants ; on nous promettait des clins d’œil à Tony Soprano et on se retrouve avec du sous-Audiard qui tombe à plat. Et a qui doit-on ce ratage? C’est pas mon genre de balancer mais Jacques-Rémy Girerd est crédité ici en qualité de producteur et de dialoguiste… On sent que le patron de Folimage reprend progressivement la main sur le projet : une poursuite sur les toits qui n’en finit plus et débouche sur de l’ennui – un comble en regard de la durée du film ! – et l’abandon de toute originalité au profit d’un conformisme qui frise le ridicule : le cambrioleur et la flic se mettent à la colle, la petite fille reparle mais son discours est tellement stupide et infantile qu’on en regrette son mutisme, et tout rentre dans l’ordre établi avec une facilité déconcertante.
Étrangement, les auteurs sont conscient du problème qu’ils justifient par la tranche d’âge visée, à savoir 7-8 ans. Mauvaise réponse, surtout si l’on regarde de plus prêt leurs courts-métrages, d’une belle et franche audace, eux – voir Les tragédies minuscules. Il semble que l’espace de liberté au sein de Folimage ne concerne pas les longs-métrages. Quel gâchis.

Pour la seconde partie de cet article, je sais que je prends des risques: les productions estampillées Ghibli bénéficient d’un tel engouement qu’il devient presque dangereux de les critiquer. Pas plus tard que le semaine dernière, une connaissance me lance sur le sujet « T’as vu le dernier Ghibli? C’était trop bien! Super, les personnages, l’histoire, et la musique? Dès que je suis sorti de la salle, je suis allé acheter le CD! Il va repasser en VO bientôt mais je vais retourner le voir avant tellement c’est bien… » j’ai lâchement remis mon argumentaire dans mon pantalon, sentant poindre chez mon interlocutrice ce que j’appelle le « syndrome Amélie »*. Maintenant que la tornade est passée, je peux dire ce que j’ai sur le cœur.
Il y a trois catégories de films chez Ghibli : ceux signés Miyazaki – que j’aime énormément – , ceux signés Takahata – que je n’aime pas du tout – et ceux signés par les auteurs tiers. Là, c’est au cas par cas et Arrietty m’a franchement laissé sur ma faim. Comme pour le film de Folimage, cela partait bien : on retrouve les thématiques que Hayao Miyazaki, qui signe ici le scénario, avait développées dans son dernier long-métrage: un environnement enchanteur qui peut se transformer en piège dangereux et surtout une histoire d’amour contre-nature. Si les enfants de Ponyo sur la Falaise permettaient à l’auteur de Mon voisin Totoro d’aller au bout de son propos sans risquer de choquer ses contemporains, les protagonistes d’Arrietty sont des adolescents, ce qui implique d’aborder, même de manière fugitive, les enjeux sexuels de leur relation. La découverte de leurs sentiments donne lieu à deux scènes d’une grande beauté, tout en pudeur et en retenue. Mais c’est bien tout : très vite, l’histoire rattrape le film et nous impose un classique affrontement entre une méchante matérialiste aux motivations confuses et des gentils qui croient encore en leurs rêves d’enfants, eux. La magie née de la différence d’échelle de deux univers qui se télescopent fait place à des péripétie classiques et convenues. Tout rentre laborieusement dans l’ordre : Arrietty rencontre un amoureux potentiel à sa taille, la famille est sauvée grâce au jeune garçon qui devient… son ami (!), et même le chat, jusque là délicieusement ambigu, devient gentil! Il n’y a guère que la touchante scène d’adieu qui renoue quelque peu avec les enjeux de départ, mais c’est bien peu et surtout beaucoup trop tard…
On regrette l’audace et la maîtrise narrative qui caractérisaient Kiki la petite sorcière, film un peu oublié du studio qui traite du passage de l’enfance à l’age adulte. Miyazaki allait même jusqu’à mettre en scène la première relation sexuelle de son héroïne en la maquillant habilement en cascade à vélo. Du grand art…

*Lors de sa sortie en 2001, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, gigantesque escroquerie fomentée par un publicitaire opportuniste, a été ce qu’on peut appeler un produit particulièrement fédérateur. Lorsque quelques critiques ont timidement montré le caractère fascisant du film, ses défenseurs ont fait bloc et sont devenus extrêmement agressifs. Une amie de l’époque est allée jusqu’à me dire : « Tu n’as pas le droit de ne pas aimer Amélie Poulain », et il a fallu plusieurs mois avant de pouvoir aborder ce sujet sans risquer un mauvais coup.

Une vie de chat de Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli, Fr, 2010.
Arrietty, le petit monde des chapardeurs de Hiromasa Yonebayashi, Japon, 2010.

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Le royaume de Ga’Hoole – la légende des gardiens de Zack Snyder http://enrevenantducinema.fr/2010/11/14/pas-tres-chouette/ http://enrevenantducinema.fr/2010/11/14/pas-tres-chouette/#respond Sun, 14 Nov 2010 21:34:27 +0000 http://enrevenantducinema.free.fr/?p=105  

Pas très chouette…

Zack Snyder me fait penser au David Fincher des débuts : un petit malin à l’égo sur-dimensionné qui fait son beurre en pillant allégrement les restes … Lire la suite...

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Pas très chouette…

Zack Snyder me fait penser au David Fincher des débuts : un petit malin à l’égo sur-dimensionné qui fait son beurre en pillant allégrement les restes d’un cinéma de genre moribond. Son unique titre de gloire est d’avoir indirectement relancé la carrière de George A. Romero*. Après avoir réussit l’exploit de transformer l’excellent comics Watchmen en blockbuster aseptisé, il prend ses fans à contrepied en réalisant un film d’animation destiné au jeune public.

Alors voilà : il était une fois deux frères adolescents, l’un plutôt doué et rêveur, l’autre moins doué et donc un poil frustré. Ils se font tous deux enlever par une armée de « Sangs Purs » qui les enrôle de force. L’objectif de ces bons aryens est simple : dominer les autres communautés du coin. Alors que le frère frustré embrasse sans regrets le côté obscur, l’autre parvient à s’enfuir, rencontre en chemin des compagnons pittoresques et rejoint les héros des contes de son enfance. Parce qu’en fait ces personnages légendaires sensés protéger les faibles, les « Gardiens de Ga’Hoole », ben ils existent en vrai! Après une formation express, il part à la filoche, bla-bla-bla, mon dieu, c’était un piège, patati-patata, combat fratricide, les gentils gagnent même si bon, la guerre, c’est mal, et on finit sur une belle ouverture pour le second volet de la franchise.
Soyons clair, ce n’est pas du côté de l’histoire qu’il faut chercher un semblant d’originalité… Non, l’argument massue du film, c’est que ses protagonistes sont… roulement de tambours… des chouettes et des hiboux!!! Mais attention, pas des versions anthropomorphisées à la Disney ; on sent qu’il y a eu des recherches sérieuses en pré-production pour coller à la réalité, ce que m’a confirmé une spectatrice hululophile. L’animation de nos amis strigidés est particulièrement réussie et on y croirait presque – sauf qu’ils portent des casques en métal et écrivent des livres. Par contre, Snyder à beaucoup plus de mal à ancrer leur environnement dans le réel : prédateurs nocturnes oblige, la quasi totalité du film se déroule à l’aube et au coucher du soleil. On a ainsi droit à une succession de paysages de carte postale avec des effets de lumière très aboutis mais qui auraient plus leur place dans un jeu vidéo.
Au niveau narratif, le réalisateur tente de respecter les règles érigées par l’oncle Walt en accolant au héros une ribambelle de sidekicks archétypaux : un excentrique qui s’oppose à un vieux briscard, le tout formant l’inévitable duo comique du film, un faible qu’il faut protéger et même un serpent rose (!). Mais tout ce petit monde se retrouvent rapidement évincés de l’histoire quand apparaissent les Gardiens du titre, des guerriers majestueux qui subjuguent immédiatement le jeune Soren. Côté mise en scène, on retrouve les travers habituels du réalisateur : une fascination pour la violence qu’il tente ici de justifier maladroitement – je vous rappelle que c’est un film pour enfants – et l’abus de mouvements de caméra compliqués et de ralentis qui nuisent fortement au rythme du long métrage.
Plus dérangeant, on retrouve l’idéologie un peu rance déjà présente dans 300 et Watchmen, à savoir la nécessité sociale d’une élite guerrière pour encadrer les faibles – qui du coup sont bien incapables de se défendre par eux-même vu qu’ils sont à priori relégués aux autres tâches de la communauté. Ainsi, dans la pratique, les « Gardiens de Ga’Hoole » ressemblent étrangement aux « Sangs Purs » qu’ils combattent, la cruauté en moins. Je ne sais pas vous, mais moi, une société comme ça, ça me fait froid dans le dos…

* Réalisateur de

      La nuit des morts-vivants

(1968), de

      Zombie

(1978) et du

      Jour des morts-vivant

(1985), George A. Romero a dû attendre le succès commercial du remake de

      Zombie

réalisé par Zack Snyder en 2003 pour qu’un studio accepte enfin de financer le quatrième volet de sa saga. Alors que l’original proposait une critique acerbe de la société de consommation,

      L’armée des morts

n’est qu’un film d’horreur de plus où les questionnements politiques ont disparu au profit de l’action. Comble de l’hérésie, les zombies version Snyder courent comme des lapins écossais…

Le royaume de Ga’Hoole – la légende des gardiens (Legend of the guardians – the owls of Ga’Hoole) de Zack Snyder, EU, 2010.

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