Final cut
Cut c’est d’abord une couverture qui est une histoire en soi comme un très court-métrage (ce serait bien que les Cahiers du cinéma s’en inspire après une année de couvertures plutôt étranges). Ensuite, l’ensemble est très élégant, soigné, des illustrations, très diverses, qui sont des œuvres à part entière, qui ne se contentent pas d’illustrer, d’accompagner les textes mais qui dialoguent avec eux, les font résonner.
Des illustrations aux textes, ça parle de cinéma avec passion et surtout Cut évite l’écueil d’être une revue pour étudiants, ce n’est presque jamais scolaire, on y trouve un bon dosage entre articles très précis et d’autres plus légers, d’un article sur la moralité du film le Bonheur de Varda à une analyse documentée de la nouvelle comédie étasunienne, on peut ainsi s’y intéresser à un film vieux de plus de 30 ans comme à des sujets qui agitent l’actualité cinématographique (comme aussi cet article sur les films mindfuck -qu’on pourrait traduire par casse tête-, article très drôle bien que les Sirènes du Mississippi de Truffaut soit décrit comme poussif).
Cette variation au niveau des thèmes se retrouve au niveau de la forme, du style parfois très descriptif, sérieux, parfois provocateur, souvent personnel, n’hésitant pas à avoir une approche émotionnelle (l’article sur River Phoenix par exemple) et surtout c’est toujours bien écrit.
Ce qui fait plaisir aussi, c’est que ça parle de plan, de mises en scènes, de regards, ça s’intéresse au cinéma et non à ses à-côtés, par exemple l’analyse de Psychose de Hitchcock par Brisseau, dans le très bon entretien qui lui est consacré, justifie seule la lecture de cette revue.
Cut se trouve dans certaines librairies et sur leur site, lui-aussi original et enthousiaste : http://cutlarevue.fr/